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Petite enfance - Hausse de près de 4% de la capacité des modes de garde en 2009

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude sur "l'offre d'accueil des enfants de moins de trois ans en 2009". Il s'agit en l'occurrence du recensement annuel de l'offre de garde. Même s'il n'est pas encore certain que les 200.000 places supplémentaires - tous modes confondus - promises par le chef de l'Etat au début de son mandat seront effectivement atteintes, il est en revanche incontestable que les capacités continuent de s'accroître. Pour les seuls modes de garde collectifs, celles-ci ont augmenté en 2009 de 10.600 places, soit une progression de 3,7%. Depuis 2005, la croissance annuelle moyenne est de l'ordre de 3,3%, soit 35.600 places créées en quatre ans et près de 75.000 depuis 1998. A la fin de 2009, la France comptait ainsi 10.565 structures d'accueil collectif (crèches collectives, haltes-garderies, jardins d'enfants et établissements multi-accueil) et services d'accueil familial (crèches familiales) offrant près de 353.000 places. L'accueil collectif représente 83% de la capacité et l'accueil familial 17%. Outre l'augmentation globale de la capacité, la principale tendance de ces dernières années réside dans l'irrésistible montée en puissance des structures multi-accueils. Leur capacité a encore progressé de 8,3% en 2009 et celles-ci représentent désormais 57% de l'offre totale en accueil collectif. A l'inverse, les structures mono-accueil connaissent un recul régulier (-1,3% en 2009, dont -0,7% pour les crèches et -3,6% pour les haltes-garderies). Ce recul semble d'ailleurs ralentir par rapport à celui observé ces dernières années (-4,4% par an en moyenne depuis 2005). Les services d'accueil familial connaissent également un léger recul : -0,9% en 2009 et -0,7% en moyenne annuelle depuis 2005.
Le second grand mode de garde - deux fois plus important que l'accueil collectif - est l'accueil individuel par les assistantes maternelles. L'étude de la Drees évalue la capacité correspondante à 817.000 places, pour près de 300.000 assistantes maternelles. Cette capacité progresse de 6% en 2009, soit une offre supplémentaire d'environ 48.000 places.

L'importance des écarts géographiques

Au-delà de ces données quantitatives, l'étude de la Drees apporte aussi un certain nombre d'éclairages. Ainsi, en termes géographiques, elle confirme les écarts importants entre départements (voir notre article ci-contre du 16 décembre 2010). Tous modes confondus, les départements les mieux dotés sont ceux de la région parisienne et du sud de la France, alors que le nord de l'Hexagone - et plus particulièrement les départements à dominante rurale - sont nettement moins bien dotés. De façon assez logique, il apparaît que la densité des modes de garde collectifs est l'inverse de celle des modes de garde individuels : les premiers sont davantage présents dans les grands centres urbains, alors que les seconds prédominent dans les départements de taille moyenne et les zones rurales.
L'étude montre également les écarts entre départements dans la pratique de la scolarisation à partir de deux ans, mais aussi l'importance que revêt ce "mode de garde" dans certains territoires. Si Paris n'offre quasiment aucune place en école maternelle pour les enfants de moins de trois ans, certains départements comptent, au contraire, jusqu'à 18 places en scolarisation pour 100 enfants de moins de trois ans. C'est notamment le cas des départements des régions Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Pays-de-la-Loire, ainsi que de ceux des contreforts du Massif central. Les collectivités de ces régions bénéficient ainsi d'une pression allégée sur la demande en modes de garde. Mais elles sont à la merci d'un revirement - régulièrement évoqué - de la politique de l'Education nationale en matière d'accueil des enfants de moins de trois ans.