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Fonction publique - Hausse de 0,5% des salaires en juillet, éventuelle Gipa en 2010... mais plus de secrétaire d'Etat

Le ministre en charge de la Fonction publique, Eric Woerth, a confirmé ce jeudi 24 juin aux syndicats que la hausse générale des salaires des fonctionnaires serait de 0,5% en juillet 2009 et 2010, a-t-on appris à l'issue de la séance annuelle de négociation sur les salaires. Au total, la revalorisation sera donc bien de 0,8% en 2009, soit 0,5% au 1er juillet et 0,3% au 1er octobre, conformément aux engagements pris l'an dernier par le gouvernement.
La garantie individuelle de pouvoir d'achat (Gipa), mécanisme de rattrapage salarial mis en place pour les fonctionnaires en 2008 puis 2009, sera reconduite en 2010 "si nécessaire", mais "tout dépendra des grilles" de salaire, a par ailleurs déclaré jeudi le ministre. "Tant que les grilles de salaire ne correspondent pas exactement à la réalité du déroulement des plans de carrière, il y aura une garantie individuelle de pouvoir d'achat", a-t-il expliqué. La grille salariale des fonctionnaires de catégorie B avait été revalorisée à la fin avril et celle des agents de la catégorie A sera également refondue : "Je souhaite que ce chantier soit finalisé à l'automne 2009", a déclaré Eric Woerth.
A l'origine, la Gipa ne devait pleinement s'appliquer qu'en 2008 (au titre de 2003-2007) et 2011 (pour 2006-2010), mais en raison de la forte inflation de 2008, le gouvernement avait annoncé sa reconduction complète en 2009. Elle a été versée en 2008 à 250.000 agents, dont 130.000 dans la fonction publique d'Etat. "Je ne considère pas que les augmentations générales doivent être comparées à l'indice des prix. Je considère que l'augmentation moyenne de la rémunération en 2009, c'est 3%, ce qui est au dessus de l'inflation", a-t-il insisté, en précisant que cette hausse inclut les progressions d'indice dues à l'ancienneté et aux promotions.

 

"Je suis le ministre de la Fonction publique"

La négociation de jeudi s'était ouverte dans un climat alourdi par le projet de loi sur la mobilité... et par la disparition du secrétariat d'Etat à la Fonction publique dans le cadre du remaniement ministériel.
"Depuis 1958, dans la Ve République, il y avait toujours eu au moins un ministre ou un secrétaire d'Etat à la Fonction publique. C'est un geste lourd de signification", avait ainsi déclaré le secrétaire général des fonctionnaires CGT Jean-Marc Canon. "Nous n'avons plus d'interlocuteur. Il nous paraît difficile pour un seul ministre d'avoir à la fois le budget, les comptes publics, la fonction publique et la réforme de l'Etat", a de même réagi Brigitte Jumel, secrétaire générale des fonctionnaires CFDT.
Ces craintes ne sont pas que syndicales. Ainsi, Bernard Derosier, rapporteur du budget de la fonction publique à l'Assemblée nationale et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT), regrette lui aussi "vivement" cette suppression qui, estime-t-il, "confirme et amplifie l'affichage et la volonté d'une gestion comptable de la fonction publique par le président de la République et son gouvernement. Laisser Eric Woerth avoir "désormais seul en charge ce secteur particulièrement important pour le service public", poursuit Bernard Derosier, "ne présage rien de bon quant à la disponibilité d'un interlocuteur gouvernemental et la qualité du dialogue social avec les fonctionnaires, au moment même où ces derniers sont particulièrement préoccupés par la stigmatisation dont ils font l'objet." Mercredi, François Deluga, député de Gironde et président du CNFPT, avait lui aussi déclaré : "Ce n'est pas un bon signe, il faudra être vigilant."
"Il y avait un secrétaire d'Etat à la Fonction publique, il y a surtout un ministre de la Fonction publique. Je suis le ministre de la Fonction publique, c'est mieux!", rétorque de son côté Eric Woerth, dont le titre officiel dans le gouvernement Fillon V est ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat.

 

C.M., avec AFP