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Culture - Grâce aux collectivités, les opéras se portent bien

Frédéric Mitterrand et Laurent Hénart - député de Meurthe-et-Moselle et président de la Réunion des opéras de France (ROF) - ont présenté la désormais traditionnelle opération "Tous à l'opéra". Pour sa cinquième édition, celle-ci se tiendra cette année les 7 et 8 mai. Elle a acquis une dimension européenne avec plus de 100 opéras participant (dont 25 français), répartis dans 25 pays.
A cette occasion, la ROF a dressé un état des lieux plutôt satisfaisant de la situation des opéras en France : malgré la crise, l'opéra se porte bien et a su renouveler ses publics. Une enquête, réalisée l'an dernier auprès d'une vingtaine d'opéras, montre ainsi que près de 20% des personnes interrogées se rendaient pour la première fois à l'opéra. De même, 99% des participants à la dernière édition de "Tous à l'opéra" se déclaraient très intéressés par la programmation des opéras à l'occasion de cette manifestation et plus de 91% d'entre eux affirmaient que ces journées leur avaient donné le désir d'assister à un spectacle d'opéra. La moitié évoquait toutefois l'existence d'obstacles à ce désir, le prix des places figurant au premier rang (88% de citations).
De son côté, la ROF publie un ensemble de chiffres qui vont dans le même sens. Les 25 opéras rassemblés au sein de cette organisation ont ainsi assuré 2.861 levers de rideau en 2009 (soit une représentation tous les trois jours dans chaque établissement) et accueilli 2,08 millions de spectateurs, dont 36% pour le seul Opéra de Paris. Le taux de fréquentation payante a été de 92% et 30% des spectateurs sont des abonnés. La capacité moyenne des salles est de 1.251 places, tandis que le prix moyen de ces dernières était, en 2008, de 29 euros, avec un tarif minimum moyen de 6 euros et un tarif maximum moyen de 78 euros.

Une profusion de statuts

Les 25 opéras de la ROF emploient 6.500 équivalents temps plein dont 67% d'emplois permanents et 80% d'emplois artistiques ou techniques. En termes économiques, ils affichent des recettes de plus de 500 millions d'euros, dont 23% de recettes propres et 72,5% de subventions. Ces dernières présentent un très fort contraste entre Paris et la province. L'Opéra national de Paris et l'Opéra comique absorbent en effet, à eux seuls, près des trois quarts (72,5%) de l'aide de l'Etat. Pour les opéras de province, les ressources viennent à 64% des communes et des intercommunalités, à 15% de l'Etat, à 10% des régions et à 5% des départements.
La présentation des membres de la ROF montre également l'extrême diversité statutaire des opéras. On y trouve ainsi des Epic (Opéra de Paris), des régies municipales directes (Rennes, Saint-Etienne, Nice, Limoges), des régies municipales autonomes (Caen, Avignon, Tours, théâtre du Capitole à Toulouse), des régies communautaires (Metz), des établissements publics de coopération culturelle (Lille, Rouen, Toulon), des SARL en délégation de service public (Reims), des régies personnalisées EPA (Bordeaux, Nancy) ou Epic (Dijon), des syndicats mixtes (Nantes), des associations loi de 1901 (Lyon, Chorégies d'Orange, Montpellier) et même des syndicats intercommunaux (Opéra du Rhin à Strasbourg)...