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Déchets - Gestion des DEEE : le vandalisme, point noir de la collecte

En novembre dernier, à l'occasion d'un bilan d'étape réalisé pour saluer la première année de lancement de la filière de collecte et de traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), Michel Bourgain, maire de L'Ile-Saint-Denis et vice-président de l'Association des maires de France (AMF), faisait remarquer que l'effort déployé en amont de ce lancement pour fixer un barème national ainsi qu'un ensemble de paramètres permettant de compenser les collectivités volontaires pour ce type de collecte portait déjà ses fruits. Restait alors à optimiser la collecte et à assurer une meilleure traçabilité du déchet jusqu'à son site de traitement.
Le 5 février, une journée organisée à Paris par l'Ademe en partenariat avec l'AMF, Amorce, le Cercle National du Recyclage et les quatre éco-organismes DEEE (Ecologic, Eco-Systèmes, ERP et Recylum pour les lampes) est justement revenue sur le sujet en proposant aux collectivités et professionnels de faire le point sur les retours d'expérience et les difficultés logistiques rencontrées sur le terrain. Parmi elles, le vandalisme sur les points de collecte frappe de plein fouet les collectivités. Certaines ne cachent pas avoir été totalement prises de court par l'envolée des infractions au sein même des déchèteries qu'elles gèrent et surveillent. "La sécurité des agents est aussi en jeu ", avait à ce propos ajouté en novembre dernier la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. Les périmètres régionaux les plus touchés par ces vols sont ceux s'étendant de la Corrèze aux Pyrénées, en passant par le Gers, l'Hérault, les régions Champagne-Ardenne et Rhône-Alpes. En 2007, 5.145 infractions ont été recensées en France. Dans un cas sur deux, il s'agit d'un vol de déchets cuivrés. Pour enrayer ce phénomène, la Fédération des recycleurs (Federec) travaille main dans la main avec l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI). Certaines de leurs propositions communes intégreront le projet de  loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Lopsi 2), qui doit être discuté à l'Assemblée nationale en mars prochain, en vue de renforcer les dispositifs de sécurisation.
Cette journée fut aussi l'occasion de rappeler que les acteurs de l'économie sociale et solidaire restent un maillon historique et essentiel du développement du réemploi des appareils électriques et électroniques. Soit l'une des priorités fixées par la directive européenne DEEE. Chez Emmaüs, partenaire d'Eco-Systèmes, l'activité de réemploi rapporte 15% des recettes des communautés. D'autres, comme Envie, vont plus loin et se positionnent comme prestataires de collecte et de traitement auprès des éco-organismes. "Sur les 1.400 salariés en insertion qu'on emploie, plus de 300 postes ont été créés grâce à cette filière", se félicite-on chez Envie.

 

Morgan Boëdec / Victoires Editions