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Emploi - Fusion ANPE/Assedic : Jean-Marc Boulanger plébiscite les maisons de l'emploi

L'inspecteur général des affaires sociales, Jean-Marc Boulanger, a remis le 21 mai 2008 un rapport sur l'offre de service du nouvel opérateur issu de la fusion ANPE/Assedic à Christine Lagarde. Fruit d'une mission de réflexion lancée fin mars par la ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, le rapport formule des propositions quant aux missions et à l'organisation de la nouvelle structure. Il définit notamment le rôle que la nouvelle institution pourrait jouer. Un rôle triple : aider les entreprises à recruter, les chômeurs à trouver un emploi et, à terme, aider toute personne en activité voulant évoluer à réaliser un projet professionnel durable. Le rapport étudie également les relations que devrait entretenir la nouvelle institution avec les autres acteurs, et plus particulièrement avec les maisons de l'emploi et les missions locales.

Alors que le gouvernement a gelé les maisons de l'emploi depuis l'automne 2007, le rapport conforte leur importance. Ces structures sont ainsi considérées comme "des réseaux organisés où le "qui fait quoi" est nettement établi sans redondance, où la cartographie des intervenants est clairement posée pour faciliter les connexions sur le terrain, où tous les participants s'accordent sur les nécessaires travaux d'éclairage de leurs actions respectives". En conséquence, Jean-Marc Boulanger considère que la nouvelle structure "ne pourra que gagner à ce qu'une autorité publique", à savoir la maison de l'emploi, "prenne l'initiative d'organiser le travail coopératif". De quoi alimenter les réflexions de Jean-Paul Anciaux, qui doit rendre, au cours de la première quinzaine de juin, son rapport définitif sur les maisons de l'emploi. Le document de Jean-Paul Boulanger aborde également la place des missions locales dans la nouvelle organisation. Elles sont vues comme des "co-traitants", au même titre que les opérateurs privés, dont le rapport propose d'étendre le recours, en portant de 36.000 à 100.000 le nombre de chômeurs accompagnés par les cabinets privés. Des co-traitants qui doivent s'inscrire dans la logique de résultats. "Les co-traitants doivent avoir les mêmes objectifs que l'opérateur de droit commun", souligne le rapport, "à savoir le retour rapide à l'emploi". Une vision qui va à l'encontre des critiques formulées récemment dans la recherche-action menée par le syndicat national des métiers de l'insertion CFDT sur les missions locales. Enfin, le rapport s'intéresse au maillage territorial de la nouvelle entité. D'après Jean-Marc Boulanger, "l'échelon pertinent pour la conduite de l'action de terrain de prospection des offres et de pilotage de la recherche d'emploi est sans doute celui du bassin de vie ou de la zone d'emploi". Il avance deux propositions : un maillage en petites unités dont la dispersion sera proche du dispositif actuel (environ 860 implantations sur le modèle de l'ANPE ou 640 sur le modèle des Assedic), ou des regroupements plus importants dans des zones urbaines denses où les questions de transport ne seraient pas prégnantes. Un choix qui devra être tranché rapidement.

Emilie Zapalski