Friches urbaines et agricoles : la région Sud, la Safer Paca et le Cerema lancent un observatoire commun

L’alimentation et le fonctionnement de cet observatoire s’effectuent en plusieurs étapes. En amont de son lancement, une "base socle" de friches a été établie par le Cerema et la Safer et depuis, l’alimentation s’effectue en continu par des remontées de terrain rendues possibles par l’articulation entre les solutions du Cerema et de la Safer Paca : UrbanSIMUL et Cartofriches du côté du Cerema, et Open Friche Map pour la Safer Paca. Celle-ci est une application mobile de recensement des parcelles agricoles en friche "développée dans l’esprit d’Open Street Map, programme de cartographie en ligne, libre et mondial", décrit Erwan Marolleau, directeur du service Territoires, aménagement et environnement de la Safer. 

Cette application qui s’adresse aussi bien aux professionnels du monde agricole qu’au grand public permet de scanner une parcelle en friche : terres, prés, vergers, vignes... Ces données sont envoyées automatiquement vers les bases de données de la Safer. Depuis 2019, plus de 30.000 hectares de friches agricoles ont été recensés sur l’ensemble de la région. Open Friche Map est utilisée par exemple pour le déploiement de projets alimentaires territoriaux (PAT) et de politiques de compensation (collectives agricoles ou environnementales).

Application en ligne

UrbanSIMUL est une application en ligne déployée par le Cerema à titre gratuit pour les collectivités et autres acteurs publics du foncier qui vise notamment à identifier les espaces potentiellement constructibles. "La plateforme collecte des informations disponibles sur les parcelles cadastrales de l’ensemble du territoire national (Drom compris), et permet une analyse dynamique du foncier disponible à l’échelle des unités foncières", détaille Nicolas Pelé, responsable d'études foncier et territoires. Sur le site UrbanSIMUL, l’utilisateur visualise directement en vue aérienne ou en 3D les unités foncières non bâties constructibles, les unités foncières bâties mais densifiables. Il dispose pour chaque unité foncière d’une série de données associées (superficie, occupation, statut de propriété, âge des constructions…), des contraintes réglementaires (plans locaux d’urbanisme/PLU, risques naturels et technologiques, etc.), ainsi que différentes informations sur les enjeux environnementaux. "Les fonctions collaboratives d’UrbanSIMUL permettent aussi de l’utiliser dans une logique d’observatoire", précise Nicolas Pelé.

Le troisième outil mobilisé pour enrichir et diffuser la base de l’observatoire est Cartofriches, l’inventaire national des friches urbaines porté par le Cerema pour le compte du ministère de la Transition écologique. À ce jour, il recense plus de 14.300 friches sur la base des travaux de 19 observatoires locaux (bientôt 20) intégrés dans Cartofriches. "Il permet également une large diffusion en open data et la caractérisation des friches et de leur environnement, le Cerema ayant ajouté 30 indicateurs supplémentaires", indique Nicolas Pelé.

Sensibiliser les collectivités

Au moins quatre ateliers territoriaux et des webinaires vont être co-organisés par le réseau des agences d’urbanisme de la région Paca pour sensibiliser les collectivités sur les enjeux liés à la mobilisation des friches urbaines et agricoles et pour expliquer le fonctionnement et l’alimentation de l’observatoire régional.

La caractéristique de cet observatoire régional des friches urbaines et agricoles est de permettre aux trois partenaires d’agir en synergie. "Nous travaillons avec le Cerema depuis de nombreuses années. On voyait bien qu’ils avançaient sur les friches urbaines et nous sur les sujets agricoles. Plutôt que de travailler en silo, nous avons décidé d’unir nos forces et de créer un outil commun", explique Erwan Marolleau. Pour Nicolas Pelé, cet observatoire est "l’occasion de balayer l’ensemble des friches avec des acteurs qui connaissent parfaitement le terrain pour avoir un inventaire le plus exhaustif possible".