Fonds vert : 200 nouveaux projets sélectionnés

Après les émeutes qui ont durement touché de nombreuses villes un peu partout en France et les violences physiques visant des élus, l'heure était à l'apaisement et à l'hommage appuyé aux édiles ce 3 juillet au ministère de la Transition écologique. Les maires des collectivités lauréates de la deuxième vague d'attribution du fonds vert avaient été conviés à une cérémonie au cours de laquelle étaient dévoilés les 200 nouveaux projets sélectionnés qui recevront une aide de 63,5 millions d'euros. Un peu plus de 13.500 dossiers émanant de tout le territoire national ont été déposés depuis le lancement du fonds vert, désormais pérennisé, pour un montant d'aide demandé de 4,5 milliards d'euros, a rappelé Christophe Béchu. "Nous ne serons pas loin des 10.000 lauréats au titre de l'année en cours", a-t-il pronostiqué, se félicitant du succès d'un dispositif reposant sur la capacité des élus à bâtir des projets.

"Hussards verts de la République"

"En ce moment particulier que traverse le pays, il faut se souvenir du rôle des élus dans la transition écologique", a souligné le ministre, avant de les qualifier de "hussards verts de la République", en charge du "dernier kilomètre de la transition écologique". Après avoir appelé l'ensemble des maires présents à monter à la tribune pour répondre à la mobilisation civique voulue par l'Association des maires de France, le ministre la Transition écologique a ensuite cédé la parole à trois de ses collègues – Pap Ndiaye (ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse), Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé) et Amélie Oudéa-Castéra (ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques) – pour un focus sur la manière dont le fonds vert était utilisé pour financer des projets dans leurs domaines respectifs.

Bâtiments scolaires

Côté bâtiments scolaires, ce sont 140 dossiers qui ont été retenus. D'un montant total de près de 166 millions d'euros, ils se sont vu attribuer 43,1 millions d'aides du fonds vert. Pap Ndiaye a rappelé les enjeux. "La rénovation des écoles doit s'imposer à nous comme une priorité absolue", a-t-il martelé, en écho aux propos tenus par Emmanuel Macron et le fonds vert joue pour cela un rôle déterminant. "Le bâti scolaire représente la moitié de l'immobilier des collectivités territoriales. C'est un enjeu central pour la transition écologique, a-t-il souligné. Les écoles, les collèges et les lycées accueillent tous les jours près de 20% de la population française. C'est donc aussi un sujet majeur pour le bien-être des élèves et des professeurs, pour la qualité des enseignements et le passage des examens." À l'appui de ses propos, Nelly Meunier-Chanut, maire de Fontaines (Saône-et-Loire) a présenté le projet de rénovation énergétique de l'école maternelle de sa commune, qui compte environ 2.000 habitants. D'un montant total d'un million d'euros, les travaux, financés à hauteur de 300.000 euros par le fonds vert, comprennent notamment l'isolation extérieure du bâtiment par des matériaux biosourcés, l'isolation des combles, le changement de toutes les menuiseries extérieures, l'installation d'une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux et de brise-soleil orientables. Résultat attendu : 70% de réduction des consommations d'énergie et 73% de baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Établissements de santé

Agnès Firmin Le Bodo a pour sa part rappelé que le système de santé représentait 8% des émissions de gaz à effet de serre. "En réduisant la pollution et en favorisant des modes de vie durables, nous prévenons les maladies liées à l'environnement, comme les problèmes respiratoires et les maladies cardiovasculaires. Le système de santé qui nous soigne ne peut donc pas être à l'origine d'une pollution à fort impact sur notre santé." La ministre a lancé le 22 mai dernier le premier comité de pilotage de planification écologique pour le système de santé. "Désormais, tous les acteurs de la santé travaillent à décliner une feuille de route ambitieuse, assure-t-elle. Dans ce contexte, le fonds vert constitue un levier concret pour les maisons de santé, les centres de santé et tous les autres bâtiments médico-sociaux portés par les collectivités territoriales, permettant d’engager des rénovations énergétiques et ainsi réduire durablement l’impact écologique de ces structures." 13 dossiers dans ce domaine, représentant un montant total de 9,8 millions d'euros, ont été soutenus à hauteur de 3,2 millions d'euros par le fonds vert. Illustration de cette action, la création d'une maison de soins de proximité dans un ancien presbytère à Sainte-Terre, en Gironde. "En axant notre projet sur le développement durable, la valorisation et la préservation du patrimoine architectural, nous avons souhaité nous engager fortement dans les démarches pour une transition écologique rapide et efficace via notamment un chauffage de type géothermie à sondes verticales et l’utilisation de matériaux biosourcés", a témoigné la maire de la commune, Agnès Alfonso-Chariol. Pour un projet dont le montant total s'élève à 8,2 millions d'euros, la subvention du fonds vert est de 232.000 euros.

Équipements sportifs

Autre exemple : le secteur du sport. Si son empreinte carbone est faible – 2% au niveau national –, le parc d'équipements n'a pas été suffisamment rénové – 60% du parc a plus de 25 ans et 70% n'a jamais été rénové, a rappelé Amélie Oudéa-Castéra. La mobilisation du fonds vert permet selon elle d'apporter un "soutien massif aux collectivités locales pour doter nos territoires d'équipements sportifs plus modernes et sobres en énergie". 47 dossiers ont été sélectionnés pour un montant total de 81,8 millions d'euros et 17,1 millions d'euros de subvention du fonds vert. Illustration de cet appui : la construction d'un nouveau complexe sportif à Hautmont (Nord). Implanté sur une friche – à l'emplacement d'un ancien stade détruit par une tornade en 2008 – le projet, qui comporte 176 mètres carrés de panneaux photovoltaïques et 60 mètres cubes de cuves de récupération des eaux pluviales, permet d'anticiper la contrainte liée au zéro artificialisation nette et d'offrir à l'échelle du Val de Sambre un équipement composé de quatre pôles sportifs bien identifiés -sports de combat, sports collectifs sports de raquette innovants, sports de plein air (football, athlétisme avec piste semi-couverte). Coût total : 15,5 millions d'euros, avec une subvention fonds vert de 4 millions d'euros.