Prévention - FIPD : les ZSP vont accaparer les trois quarts des crédits de prévention (hors vidéo)
Les crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) s'élèvent à 54,6 millions d'euros en 2014, soit une légère diminution par rapport à l'année précédente. Sur le total, 45 millions d'euros proviennent du produit des amendes et 9,6 millions de concours budgétaires ministériels. La circulaire sur l'emploi de ces crédits a été adressée aux préfets le 28 janvier, par le nouveau secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance (SG-CIPD), le préfet Pierre N'Gahane. Ce dernier insiste sur le fait que le FIPD devra financer "de manière quasi-exclusive" les trois programmes d'actions de la stratégie nationale de prévention de la délinquance validée par le Premier ministre le 4 juillet 2013.
Les deux premiers programmes (actions à l'intention des jeunes exposés à la délinquance ; prévention des violences faites aux femmes, violences intrafamiliales et aide aux victimes) recevront environ 35 millions d'euros, sous forme d'enveloppe déconcentrée. Le troisième volet dédié à la tranquillité publique recevra pour sa part 19 millions d'euros qui seront principalement consacrés au développement de la vidéoprotection par le biais d'une enveloppe centralisée au niveau national. Toutefois, indique la circulaire, les projets de moins de 20.000 euros seront financés dans le cadre des délégations départementales.
La circulaire met la priorité sur les 80 zones de sécurité prioritaire (ZSP). 75% des crédits des deux premiers volets, hors vidéoprotection donc, seront fléchés sur ces territoires. Soit un peu plus de 26 millions d'euros. Enfin, la circulaire prévoit une réserve nationale de 1 million d'euros destinée à "financer des actions nationales".
Les crédits du FIPD sont gérés par l'Acsé. Chaque préfet est chargé d'organiser un appel à projets départemental sur la base du plan départemental de prévention de la délinquance venant décliner la stratégie nationale. Ces plans ont été remis fin janvier au préfet Pierre N'Gahane.
Pendant longtemps, les élus se sont plaints que la vidéoprotection accaparait une part trop importante de crédits du FIPD, ce qui, depuis 2012, a donné lieu à un rééquilibrage. Mais à présent, des voix se font entendre pour dénoncer la part trop grande dévolue aux ZSP au détriment des autres territoires. Afin d'y remédier, le président de la mission parlementaire sur la lutte contre l'insécurité dans les territoires, Jean-Pierre Blazy, a récemment plaidé, auprès des associations d'élus, pour une augmentation progressive de ces crédits, jusqu'à 100 millions d'euros.