Habitat - Financement du logement : l'assurance vie pourrait apporter "quelques milliards d'euros"
A l'occasion d'un déplacement, à Ermont-Eaubonne (Val-d'Oise), consacré au logement, François Hollande avait annoncé son intention de mobiliser les investisseurs institutionnels et l'assurance vie pour renforcer le financement du logement, et plus particulièrement du logement locatif (voir notre article ci-contre du 4 février 2013). Le but est de mobiliser un large spectre de ressources pour atteindre - désormais en fin de quinquennat - l'objectif de production de 500.000 logements neufs par an.
Cette annonce n'a pas manqué de susciter des interrogations, aussi bien chez les professionnels du logement que parmi les opérateurs de l'assurance vie. Clôturant, le 6 février, les Rencontres parlementaires sur l'épargne et la fiscalité, Jérôme Cahuzac en a profité pour apporter quelques précisions devant un parterre de 300 décideurs du secteur de la finance. Le ministre du Budget a ainsi confirmé que, dans le cadre de la réforme de l'épargne, le gouvernement "pourrait privilégier des dispositifs incitant à ce qu'une partie de cette épargne [l'assurance vie, Ndlr] puisse s'investir dans le secteur immobilier". Mais il s'est voulu rassurant en rappelant que l'assurance vie représente une collecte de près de 1.400 milliards d'euros et en affirmant que les ressources orientées vers l'immobilier ne devraient pas dépasser un montant de "quelques dizaines de milliards d'euros, pas au-delà". Pour Jérôme Cahuzac, "ce serait donc une utilisation marginale mais néanmoins nécessaire pour aider un secteur qui aujourd'hui souffre énormément".
Cette réorientation pourrait prendre la forme d'un maintien de certains avantages fiscaux, en contrepartie d'une plus grande diversité des investissements réalisés. Mais toute décision en la matière reste toutefois suspendue à la remise du rapport sur l'épargne financière et le financement de l'économie, commandé aux députés (PS) Karine Berger et Dominique Lefebvre. Initialement prévue pour la fin de l'année dernière, la remise de ce rapport est finalement reportée à la fin du mois de février. Un délai supplémentaire qui devrait permettre d'intégrer des réponses techniques aux orientations souhaitées par François Hollande et Jérôme Cahuzac.