Fermes en Vie publie une carte des prix du foncier agricole par département
Créée en 2021, la foncière Fermes en Vie (FEVE) a déjà levé près de 23 millions d’euros de capitaux facilitant la création ou la reprise d’une vingtaine d’exploitations agricoles. Elle vient de publier une carte interactive des prix du foncier agricole par département.
La jeune société foncière Fermes en Vie (FEVE) vient de publier une carte interactive des prix du foncier en France, accessible sur son site internet. Pour chaque département, un simple passage de la souris affiche immédiatement le prix médian pour les terres nues ou bâties, ainsi que le nombre de ventes en 2023.
La cartographie propose un autre barème que celui de la Fédération nationale des Safer (FNSafer) qui analyse les marchés fonciers ruraux et leurs évolutions grâce à la collecte et au traitement de toutes les informations transmises par les notaires ou les vendeurs lors de projets de cession de biens immobiliers et de parts ou actions de sociétés. FEVE se base quant à elle sur les données officielles des ventes compilées deux fois par an par la Direction générale des finances publiques dans le fichier DVF (demandes de valeurs foncières). Et elle révèle d’importants écarts d’un département à l’autre.
Ainsi, le prix médian de l’hectare de terres nues en Loire-Atlantique dépasse à peine 2.100 euros sur une base de 356 ventes en 2023 contre plus de 21.500 euros dans le Var pour moins d’une centaine de transactions. Plusieurs facteurs influencent ces écarts de prix, dont la qualité historique des terres plus ou moins fertiles et plus ou moins irriguées.
La pression de l'étranger et des investisseurs de pays limitrophes agit sur les prix
Le prix des parcelles situées dans des régions montagneuses qui rendent plus difficiles leur exploitation, nombreuses en Franche-Comté, figure parmi les plus bas. Les terres viticoles dont la valorisation, sans commune mesure, peut dépasser le million d’euros par hectare, n’ont pas été prises en compte. C’est la raison pour laquelle le prix médian en Bourgogne figure parmi les plus bas, et celui en Gironde qui abrite les terres des grands crus de Bordeaux se situe seulement dans la moyenne nationale.
La pression de l’étranger et des investisseurs de pays limitrophes agit aussi sur les prix. Les Hauts-de-France, par exemple, sont non seulement riches en terres offrant de très bons rendements agricoles mais aussi proches de la Belgique où, comme dans la plupart des pays européens, le prix du foncier est beaucoup plus élevé qu’en France. Il atteint notamment 77.000 euros par hectare aux Pays-Bas contre une moyenne de 7.850 euros en France, qui descend à 6.603 euros pour les terres agricoles nues. Enfin, la forte urbanisation de certains territoires réduisant l’offre de terres agricoles contribue aussi à la cherté du foncier comme on l’observe dans le département des Bouches-du-Rhône (près de 18.000 euros par hectare).
FEVE a déjà attiré 1.700 particuliers avec un investissement moyen de 10.000 euros
Créée en 2021, FEVE se donne pour mission d’aider les agriculteurs à s’installer en créant des fermes agro-écologiques sur le territoire, de faciliter la transmission d’exploitations et de proposer aux particuliers, dès 500 euros, des investissements bénéfiques pour la souveraineté alimentaire, respectueux de la nature et de la biodiversité, et bénéficiant de dispositions légales de défiscalisation. Depuis sa création, FEVE, qui fonctionne à la manière des sociétés civiles immobilières (SCI), a déjà attiré près de 1.700 particuliers avec un investissement moyen de 10.000 euros, ainsi que quelques institutionnels dont la Banque des Territoires. La jeune foncière a déjà financé plus d’une vingtaine d’exploitations sur près de 1.600 hectares et ses levées de capitaux devraient dépasser prochainement 23 millions d’euros.
FEVE coexiste avec l’institution ancienne des Safer sous tutelle gouvernementale et sans but lucratif. "Nous sommes plutôt bien vus des Safer car notre activité répond à leur cahier des charges et à leur mission, aussi, bien qu’elles disposent d’un droit de préemption, elles ne l’utilisent pas contre nous", explique à Localtis Vincent Kraus, co-fondateur de FEVE. Créées par la loi d’orientation agricole du 5 août 1960, les Safer ont en effet dès le départ eu parmi leurs objectifs de faciliter l’installation de jeunes agriculteurs. Enfin, FEVE se distingue de sociétés foncières plus anciennes comme Terre de Liens (qui existe depuis une vingtaine d'années) en proposant l’accession à la propriété.