Environnement - Extinction des lumières des façades, vitrines et bureaux dans les villes : une situation toujours en demi-teinte
Vitrines, bureaux, façades... les villes de France affichent moins d'"éclairages inutiles" depuis l’entrée en vigueur au 1er juillet 2013 en 2013 d'un arrêté d'extinction, a indiqué ce 26 juin l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN). La situation reste toutefois contrastée selon les villes et l’association plaide pour un renforcement des contrôles.
Dans son troisième bilan de l’application de l’arrêté de 2013 sur l’extinction des façades, vitrines et bureaux publié ce 26 juin, l'Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) pointe une situation "contrastée" selon les villes. Son enquête, fondée sur plus de 500 constats et photos réalisés après une heure du matin dans 13 villes, classe parmi les mauvais élèves Bordeaux (70% de sites non-conformes), Limoges (69%), Grenoble (67%), Marseille (67%), Saint-Etienne (58%). Lille, Nantes, Strasbourg, Toulouse sont en revanche bons élèves. Paris est en position moyenne (39% de sites conformes, 52% de partiellement conformes, 9% de non-conformes), comme Lyon, Nice et Montpellier.
"La première mesure de limitation des éclairages inutiles en milieu de nuit a produit des améliorations notables, montrant l'intérêt de fixer des limites collectives à l'actuelle croissance exponentielle de la lumière artificielle émise la nuit", estime l'ANPCEN. "Il reste néanmoins des statu quo difficilement compréhensibles", ajoute-t-elle.
L'arrêté impose l'extinction des éclairages des façades et vitrines au plus tard à 1h00, et des intérieurs de locaux à usage professionnel une heure après la fin de leur occupation. Depuis son entrée en vigueur, le 1er juillet 2013, l'association en suit l'application via des bénévoles qui descendent la nuit dresser des constats sur le terrain. Pour ces relevés, sont suivis, au minimum, une façade de bâtiment communal, une façade de bâtiment de l’Etat, une église, trois monuments emblématiques de la ville, une rue commerçante et au moins une dizaine de vitrines.
Un appel au ministre Nicolas Hulot
"De nombreux progrès restent à faire, souligne l’ANPCEN. Ils ne s'effectueront pas sans une forte mobilisation des autorités qui en sont responsables. Qu'il n'y ait, quatre ans après, de la part de l'Etat comme des collectivités aucune mesure prise pour effectuer le suivi de la réglementation publique, constitue de leur part une négation des différents impacts des nuisances apportées par le sur-éclairage chaque nuit aux Français et à l'environnement". L'association appelle ainsi le ministre Nicolas Hulot à faire assurer l'application de la réglementation par les préfets, et à mobiliser les collectivités et fédérations professionnelles concernées.
Un potentiel d'économies d'énergie
En France, la lumière émise par le seul éclairage public a quasiment doublé depuis 25 ans (nombre de points lumineux, durée d'activation), selon les défenseurs de la nuit. Or les communes pourraient économiser 25 à 75% de leur budget électricité en commençant par une nouvelle conception et de meilleurs usages de l'éclairage, estiment-ils. Les défenseurs du ciel étoilé, qui s'alarment en outre du boom de LED produisant une lumière très blanche, soulignent l'impact environnemental et sanitaire de la pollution lumineuse, chez les animaux (orientation et reproduction perturbées) comme chez les hommes (déréglement de l'horloge biologique, qui régule fonctions biologiques et hormonales).