Produire et consommer local crée du lien à Lacapelle-Cabanac (46)

Pour renforcer la vie du village, la mairie de Lacapelle-Cabanac, a accompagné l'installation d'un maraîcher puis d'un boulanger-paysan. La dynamique engendrée par la vente directe de leurs produits a permis de créer un petit marché bihebdomadaire au centre bourg. Un café associatif est venu s'y greffer. Pari réussi pour la petite commune qui accueille de nouveaux habitants et draine les alentours !

Chaque lundi et chaque jeudi à 17 heures, le paysan boulanger de Lacapelle-Cabanac, sort sa fournée fraîchement cuite. « Quand il est à l'heure ! », s'amuse Thierry Simon, le maire de la commune de 173 habitants dans le Lot. Autour du fournil, des producteurs de légumes, œufs, fromage, viande, champignons ou vin viennent aussi proposer leurs produits, cultivés dans un rayon de 10 kilomètres. 100 à 150 personnes fréquentent ce marché chaque semaine. Et s'ils veulent continuer de papoter, ils montent « En haut des marches » pour rejoindre le café associatif du même nom !

« Lorsque nous sommes arrivés à la municipalité en 2008, notre programme électoral prévoyait d'installer un maraîcher bio dans la commune, explique le maire. Avec l'idée de développer l'activité économique locale, principalement agricole ici, parce que produire et consommer sur place permettrait de renforcer les liens au sein du village. » Pour mener ce projet à bien, l'élu a commencé par organiser une réunion publique. « Ensemble, nous avons recherché des opportunités foncières privées disponibles : terrains, bâtiments agricoles et logement, qui pourraient être loués aux futurs maraîchers ». Rapidement, un foncier de trois hectares avec un bâtiment d'exploitation et un logement sont identifiés. Pour financer et garantir la pérennité du projet, la mairie sollicite alors la foncière Terre de Liens qui acquiert l'ensemble et rétrocède le logement sous forme de bail emphytéotique à la commune, chargée de le rénover.

Des maraîchers qui répondent à l'attente communale

Avec le concours de l'Adear46 et de la Chambre d'agriculture, la mairie lance ensuite un appel à candidatures, avant de sélectionner un couple de maraîchers « qui avait un projet de production locale en bio qui répondait à nos objectifs de vente en circuits courts ». Les maraîchers commencent à exploiter en 2010 après avoir signé deux baux : un avec la Foncière Terre de Liens pour les terres et bâtiments d'exploitation, le second avec la commune pour leur logement. « Après cette première installation, on s'est dit qu'il fallait trouver le moyen de relocaliser de l'activité plus en centralité, d'où l'idée d'installer un paysan-boulanger qui cultive son blé sur place, panifie et cuit dans le bourg. »

Pour ce projet, la mairie a ciblé une maison abandonnée au cœur du bourg. Elle a utilisé la procédure d'abandon manifeste qui permet, en l'absence d'entretien du bien par son propriétaire et de volonté d'y remédier, de l'exproprier pour réaliser un projet d'intérêt collectif. La procédure étant relativement longue, le projet n'a pu aboutir que quelques années après le volet maraîchage. Le rez-de-chaussée de la maison a été aménagé avec un local commercial et un fournil, la mairie a également construit un hangar de stockage neuf à quelques centaines de mètres de là. Enfin, un propriétaire privé a accepté de louer 30 hectares de terres pour la culture des céréales. Là encore, la mairie a lancé un appel à candidatures : 13 candidats ont répondu à son projet ! Le paysan boulanger retenu a commencé son activité en 2017, tout en louant un logement communal.

Accompagner, ne pas se substituer

« Nous avons créé les conditions pour installer ces deux projets, sans jamais nous mêler du modèle économique, insiste le maire. C'est aux porteurs de projets de le créer : nous veillons à installer des activités qui trouvent leur équilibre sans aide au fonctionnement. » En 2019, les premiers maraîchers installés ont cédé leur place à un nouveau couple, qui s'est mis à vendre ses produits auprès du fournil du boulanger. « C'est là qu'a germé l'idée d'un marché de producteurs, à partir des besoins des consommateurs qui voulaient trouver plus de produits sur place. On n'a pas eu de mal à trouver des vendeurs supplémentaires : deux marchés d'une heure et demie, c'est très efficace pour écouler sa marchandise, là où un marché classique mobilise plus de temps. ». Et comme les clients prenaient souvent le temps de papoter après leurs achats, la dernière pièce du puzzle a émergé : le café associatif.

Compte tenu de l'animation créée par le marché, la mairie a d'abord réaménagé la petite place pour plus de convivialité, en y installant des bancs. « Puis nous avons étudié avec la préfecture la possibilité d'obtenir une licence IV pour y ouvrir un café. Nous avons profité d'un dispositif temporaire qui permet de créer une licence dans une petite commune qui n'en a pas disposé depuis longtemps. » Une fois la licence obtenue, la mairie a proposé au comité des fêtes de l'exploiter. Et le nouveau café associatif « En haut des marches » a pris place au-dessus du fournil. Depuis 2022, il ouvre chaque jour de marché de 17 heures à 19 heures. Il devrait être prochainement rénové, pour être confortable été comme hiver. L'ensemble du projet trouvera alors son épilogue. Il a d'ores et déjà permis de redynamiser la vie locale et les liens dans la petite commune, qui accueille désormais de nouveaux habitants au sein de son éco-hameau. Pari réussi !

Le projet en quelques chiffres

  • 200 000 euros : installations créées pour le paysan boulanger (achat et rénovation du fournil, local de vente et construction des hangars de stockage), subventionnés à 80 % (fonds européens Leader (70 000 euros), Fonds État DETR (24 900 euros) fonds régionaux Occitanie (66 700 euros). Solde autofinancé par la mairie et couvert par une location annuelle à hauteur de 6 500 euros HT (bail commercial pour le fournil et fermage pour le hangar).
  • 109 000 euros : terres, bâtiments agricoles et logement pour les maraîchers, acquis par la foncière Terre de liens. La partie logement est restituée par bail emphytéotique à la mairie, qui s’est chargée de rénover le logement et le loue au couple de maraîchers.

Commune de Lacapelle-Cabanac

Nombre d'habitants :

172
Le bourg
46 700 Lacapelle-Cabanac
mairie.lacapelle-cabanac@wanadoo.fr

Thierry Simon

Maire

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