Miramas cultive avec succès le développement durable (13)

Dans le sillage de sa démarche « Zéro déchet, zéro gaspillage », la ville de Miramas accompagne un grand nombre d’actions autour de la transition écologique, favorisant également la création d’emplois, notamment sur des postes en insertion.

Labellisée, en 2015, ville pilote nationale par l’État et l’Ademe pour expérimenter durant trois ans une démarche « Zéro déchet, zéro gaspillage », la commune de Miramas multiplie les actions en ce sens. Le label confirme une démarche entamée bien en amont, qui permet d’allier écologie et économie.

« Nous avons répondu à l’appel à projets Territoire Zéro déchet en 2014 et obtenu le label l’année suivante, se remémore Géraldine Buti, adjointe au maire, déléguée à l'environnement et au développement durable. Aussi, pour tenir nos engagements, nous avons créé un service consacré à ce label. » Nommé Transition écologique, le service compte alors deux agents. Entre 2015 et 2017, la ville lance le Défi des familles « Zéro déchet, zéro gaspillage ». La première année, quelque 20 familles y participent. L’année suivante, elles sont 50 et la troisième année environ 120.

Au-delà des actions de pédagogie, la démarche se veut globale. D’autant que la commune avait envisagé son Agenda 21 dès 2010. Les actions sont multiples pour verdir le territoire : installation de bacs de compostage, jardins partagés, permis de végétaliser (un mètre carré) devant chez soi ou encore une réflexion pour attirer des agriculteurs sur les terres environnantes… Et cette démarche rayonne aussi en matière d’emploi et d’économie. En témoigne l’émergence de chantiers d’insertion, tels que les Brigades vertes portées par l’association AMELI Provence. « Elles interviennent sur les espaces verts des quartiers excentrés, en périphérie, précise Géraldine Buti. Les personnels sont, pour la plupart, en insertion. Leur travail est important car, depuis 2010, la ville n’utilise plus de produits phytosanitaires. Ce qui donne beaucoup plus de travail, pour désherber notamment. »

Mobilisation d’acteurs privés et publics

À cela s’ajoute le pôle territorial de coopération économique (PTCE) Cap Zéro Gaspillage lancé en 2016 et dont la ville de Miramas est l’un des fondateurs. Grâce à la mobilisation d’acteurs privés et publics réunis en son sein, l’entreprise d’insertion Eco cap a pu voir le jour sur le territoire. Elle fournit les contenants pour stocker le papier usagé ou le carton et vient le récupérer aussi souvent que nécessaire. Une aubaine pour les entreprises et administrations soumises aux obligations réglementaires en la matière (notamment via la loi anti-gaspillage de juillet 2020). Aujourd’hui, Eco cap collecte aussi le textile et les encombrants, et participe à la revalorisation de ces déchets. Elle fait partie d’un groupement qui compte près de 450 salariés dont une majorité en insertion.

La municipalité pousse la logique plus loin désormais : elle s’est lancée dans l’alimentation durable, via un projet d’unité de préparation culinaire (UPC), porté avec d’autres communes. Il devrait voir le jour d’ici trois ou quatre ans. Associée à la plateforme de compostage des biodéchets issus des cantines et des déchets verts communaux, inaugurée en septembre 2021, l’UPC comprendra un lieu réservé à la formation ainsi qu’un espace pour la mise en bocal d’invendus de la grande distribution ou de maraîchers. De quoi favoriser l’emploi local. Mais la plateforme de compostage risque d’être sous-dimensionnée avec la mise en route de l’UPC. Aussi, une réflexion est en cours…

Créations d’entreprises

« Le territoire a commencé à intéresser des entreprises et investisseurs, se félicite l’adjointe. Le syndicat mixte de l’énergie des Bouches-du-Rhône s’est installé à Miramas en 2016. Puis nous avons vu arriver de nouvelles entreprises sur la zone artisanale des Molières. Et l’imprimeur Vallière, qui était en ville, s’y est lui aussi installé, en y construisant un bâtiment très écologique. De quoi attirer de nouvelles énergies et ne plus considérer Miramas comme une ville-dortoir. » Visiblement, les chiffres de l’Insee confirment la tendance. Alors que la ville comptait quelque 1 089 entreprises en 2014, elle en dénombrait près de 1 580 en décembre 2020.

La démarche de Miramas en quelques chiffres

Le Défi des familles « Zéro déchet » mené à partir de 2015 a représenté un coût de 5 000 à 20 000 euros par an pour la collectivité. Pour les familles, en revanche, la participation aux ateliers était gratuite.

La commune a bénéficié d’un soutien sur quasiment tous ses petits projets (dont le budget allait de 20 000 € à 200 000 €) par l’Ademe et la région. « Lors de la création du service municipal, nous avons aussi obtenu le financement d’une partie du coût des postes pendant trois ans, de façon dégressive, par le biais du label. »

Le coût de l’unité de préparation culinaire est de 7 millions d’euros : 3,5 millions d’euros seront pris en charge par les communes et 3,5 millions d’euros seront à rechercher en financement de projet.

Commune de Miramas

Nombre d'habitants :

26433
place Jean-Jaurès
13 140 Miramas

Géraldine Buti

Adjointe au maire, déléguée à l’environnement, au développement durable, à la propreté et aux canaux

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