Gévaudan : des vélos électriques en libre-service en territoire rural (48)

En 2020, lors de l’installation du conseil municipal de Bourgs-sur-Colagne, commune rurale de 2 100 habitants en Lozère, des promesses de campagne sont mises en œuvre, notamment celles de favoriser la circulation à vélo et de proposer une offre de vélos électriques en libre-service. Dix vélos sont disponibles depuis 2022 sur deux bornes, dans le cadre de l’action de la communauté de communes du Gévaudan, autorité organisatrice de la mobilité depuis 2021, en faveur des déplacements durables.

 « Nous avons deux bourgs, séparés d’1,2 kilomètre dans notre commune nouvelle, Monastier et Chirac. Il y a une station dans chaque bourg, sur l’espace public, devant deux boulangeries. L’idée de départ, c’est vraiment pour la population, mais on a eu des personnes d’ailleurs qui ont demandé à l’utiliser et on le propose désormais aux touristes », précise le maire de Bourgs-sur-Colagne, Lionel Bouniol, également élu 1^er vice-président délégué à la voirie et aux ressources humaines de la communauté de communes du Gévaudan.

Un projet de liaison cyclable sécurisée

« L’objectif, c’est de donner envie de se déplacer sans voiture. La communauté de communes porte aussi un projet de voie cyclable et piétonne, pour favoriser ces déplacements, notamment entre les deux bourgs et vers Marvejols», ajoute-t-il. Ce projet de liaison cyclable sécurisée, d’environ quatre kilomètres, nécessitera environ un million d’euros d’investissement. Un système pour faciliter le covoiturage et un véhicule électrique en libre-service complètent les actions de la communauté de communes sur la mobilité durable. 

Le coût de cette action, 64 000 euros hors taxes, a été cofinancé par l’État dans le cadre du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire et par la Région Occitanie avec un reste à charge d’environ 20 000 euros. « La commune a répondu à l’appel à projet Mobilité rurale à inventer, elle a monté le dossier et a obtenu les financements mais c’est la communauté de commune qui a géré la suite », note Lionel Bouniol.

750 mètres d’altitude

Concrètement, le service de vélo électrique est proposé aux habitants, après une inscription sur internet. Pour un abonnement de dix euros par an, il offre une heure gratuite de vélo aux habitants du territoire, qui doivent ensuite payer un euro l’heure supplémentaire. Pour les touristes, le tarif est de deux euros la première heure et cinq euros les suivantes. Les vélos sont disponibles du mois d’avril au mois de novembre, car le froid à 750 mètres d’altitude, est néfaste pour les batteries, il faut alors remiser les engins pour l’hiver. L’ensemble du dispositif, du système de réservation à l’entretien, est géré par un prestataire. « Dans le cahier des charges, nous avons demandé quelque chose de simple, pour les utilisateurs, mais aussi pour nous. On ne voulait pas que l’entretien soit à la charge de nos agents », précise Lionel Bouniol.

D’après Loïc Lefevre, chef de projet Petites villes de demain de la communauté de communes du Gévaudan, de juillet 2023 à juillet 2024, entre 50 et 285 locations ont été réalisés tous les mois, avec des pics à une vingtaine d’utilisation certains jours de week-end. « Le service est vraiment utilisé par les habitants et nous n’avons aucun problème. Si c’était à refaire, il faudrait la possibilité de laisser le vélo à d’autres endroits ou de ne pas payer quand on le laisse le temps d’une course ou d’une activité. Certains des jeunes, par exemple, vont aux espaces de jeux dans ville d’à côté et ils veulent rester plus qu’une heure », conclut Lionel Bouniol.