Étude Solitudes de la Fondation de France : davantage de personnes isolées parmi les 40-59 ans

Le sentiment de solitude est plus développé chez les jeunes générations. C’est ce que met en évidence la dernière étude de la Fondation de France intitulée "Le temps des solitudes", publiée le 27 janvier 2025. Ce sentiment de solitude toucherait en moyenne une personne sur quatre, selon l’enquête menée en juillet 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 3.000 personnes. "Et ce chiffre atteint un pic notable chez les jeunes actifs âgés de 25 à 39 ans : plus d’un sur trois se sent particulièrement seul, soit deux fois plus que les 60-69 ans", souligne la Fondation de France. Un peu plus d’un quart des moins de 25 ans interrogés déclarent également se sentir seuls "tous les jours ou presque" ou "souvent". Ces données s’expliquent notamment par "un rapport décomplexé à la solitude" chez les jeunes et "une libération de la parole sur le sujet", selon la Fondation de France.  

Quant à l’isolement "objectif", qui signifie l’absence de tout réseau de sociabilité donc "aucun ou très peu de contacts physiques avec d’autres personnes", il touche 12% des personnes interrogées dans cette enquête. Ce taux grimpe à 17% parmi les personnes ayant de bas revenus, contre 7% de celles ayant des revenus élevés. Les 40-59 ans sont également plus touchés par cet isolement relationnel (15%, contre 7% des moins de 25 ans) – une période de la vie qui peut être à la fois marquée par "l’accumulation de contraintes" (travail, enfants à charge et parents vieillissants) et par des "changements majeurs" ou des "ruptures" (chômage, divorce, deuil).  

Tant par ces chiffres que par les éclairages qualitatifs, les auteurs de cette étude illustrent le fait que l’isolement et le sentiment de solitude peuvent toucher tout le monde. Et analysent les "temporalités" de la solitude, qui est par exemple davantage ressentie les jours de semaine par les personnes inactives et a contrario davantage le weekend par les mères célibataires. Quant aux conséquences de l’isolement, elles sont souvent plus lourdes pour les personnes âgées parce "les effets de rebond, ou de reprise d’une sociabilité positive, sont plus rares à ces âges de la vie". 

La Fondation de France extrait de ses travaux quatre enseignements : "sensibiliser à la solitude et à ses manifestations au quotidien pour mieux les déceler", "encourager les personnes seules ou isolées à se faire accompagner", "prendre en charge la solitude et l’isolement en toute saison" et "promouvoir une approche intersectorielle" reposant sur un partenariat entre pouvoirs publics, associations et fondations.