"Espaces publics exemplaires pour la marche" : cinq lauréats pour la première édition du concours

Le ministère délégué chargé des transports a dévoilé début juillet les cinq lauréats de la première édition du concours "Espaces publics exemplaires pour la marche". Ils bénéficieront d'un accompagnement technique du Cerema, ainsi que d'un financement d’environ 100.000 euros par projet.

Cinq lauréats ont été finalement retenus par le ministère délégué chargé des transports, à l'issue de la première édition du concours "Espaces publics exemplaires pour la marche" qui avait été lancé le 6 février dernier dans la continuité du Plan vélo et marche 2023-2027 et du programme d’initiatives pour le développement de la marche (ID-Marche). Ce dernier, créé en 2023 pour une durée de quatre ans, constitue le premier programme national de soutien aux mobilités piétonnes. Il a pour but d’intensifier l’appui aux collectivités afin de favoriser les politiques de la marche du quotidien.

Provenant de territoires très variés, les lauréats du concours bénéficieront d'un accompagnement technique du Cerema, ainsi que d'un financement d’environ 100.000 euros par projet pour mener leurs aménagements, selon divers modes d'intervention.

La commune de Boisset-lès-Montrond (Loire, 1.200 habitants) propose ainsi un aménagement le long d'une voie verte qui sera réalisée prochainement, afin de relier et de rendre accessibles à pied la salle des fêtes, le stade, l'école et le centre du village. Le projet prévoit également d'y créer de nouvelles animations (mobilier urbain, espaces de jeux et de pique-nique, végétalisation). 

La ville de Cahors, dans le Lot (20.000 habitants) a déployé une démarche globale pour prendre en considération tous les usages de la marche dans l'aménagement de la place Chapou, au cœur de la cité historique. Un important travail d'études amont sur les fréquentations et le stationnement, ainsi qu'une concertation avec les usagers et les commerçants, a permis de valider le projet de rendre la place en totalité piétonne.

La commune de Guichen (Ille-et-Vilaine, 9.160 habitants) s'est elle aussi lancée dans une démarche globale pour développer la marche à l'échelle de son territoire. Son projet propose de connecter deux bourgs ayant des fonctions de centralité et de créer des liens entre les équipements, avec une place spécifique accordée aux enfants.

Le projet de la SEM Citallios pour la commune de Savigny-sur-Orge (Essonne, 37.000 habitants) propose de désenclaver un quartier de grand ensemble, en périphérie de l'agglomération parisienne. Il intervient sur les coupures urbaines pour développer les franchissements à pied vers le centre-ville et les transports collectifs, mais également en remettant les circulations piétonnes au cœur du quartier. À plus long terme, le projet d'ensemble a pour ambition de développer un quartier plus convivial et animé par le développement d’espace pour les piétons.

Enfin, la commune du Vauclin (Martinique, 9.000 habitants) a développé un projet s'appuyant sur les nombreuses venelles existantes en son sein pour les mettre en valeur et les sécuriser afin d'augmenter leur usage et développer des cheminements pour la marche. Des associations et des artistes locaux ont aussi été impliqués dans la conception de l’espace public.

› Marche en ville : un regard historique

L'inspection générale de l'environnement et du développement durable (Igedd) vient de publier un hors-série consacré à la première des mobilités actives, la marche, intitulé "La marche en ville : vers l'invention d'une politique publique ?".

Mobilisant chercheurs, élus et praticiens du public, du privé ou du secteur associatif, ce numéro spécial, qui prolonge un colloque organisé le 31 mai 2023, propose d’éclairer les racines complexes d’une politique publique en pleine effervescence, des années 1970 à nos jours, les premières actions de promotion de ce mode de déplacement doux ayant été initiées par des collectivités faisant le choix de piétonniser certains axes de leur centre-ville, comme à Rouen ou à Strasbourg. Depuis, les initiatives se sont multipliées. En effet, la marche, qui est accessible à tous et pauvre en carbone, tout en contribuant à l’activité physique et à la santé publique, est aussi un vecteur de transformation et d’apaisement des espaces urbains, souligne l'Igedd dans la présentation de cette publication.