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Sport - Equipements sportifs : le gouvernement prône un engagement plus massif du secteur privé

Le sport, c'est aussi de l'économie. Voilà résumée en une phrase la philosophie de la filière de l'économie du sport sur laquelle travaillent depuis bientôt un an de nombreux protagonistes sous la houlette des ministères de l'Economie et des Sports. Couronnement de ce travail, le "contrat de la filière sport" a été signé mercredi 23 mars par une dizaine d'acteurs*, dont trois ministres.
Le sport en France, ce sont 410.000 emplois directs et indirects, et un peu moins de 2% du PIB. Mais c'est surtout une filière très peu structurée d'un point de vue économique. D'où l'idée de rassembler ses différents acteurs – entreprises privées, opérateurs publics, ligues et fédérations sportives, clubs et sportifs. Les travaux, débutés en avril 2015, ont débouché sur la définition de quatre axes, eux-mêmes déclinés en vingt-cinq actions.
Parmi les axes, aux côtés du renforcement des coopérations entre acteurs de la filière, de la promotion de l'innovation et de la structuration de l'offre française à l'international, on retrouve un sujet crucial pour les collectivités territoriales : le renouvellement de l'écosystème du financement des équipements sportifs. En la matière, les actions prioritaires vont porter sur une meilleure connaissance des besoins en équipements, sur un renforcement de la sélectivité des investissements et, surtout, sur un rééquilibrage des parts publique et privée dans les investissements. Selon Bercy, le taux d'investissements privés dans les équipements sportifs de proximité serait en effet extrêmement faible.

Anticiper un désengagement des collectivités locales

Parmi les pistes de travail, si des cofinancements par les acteurs du secteur de la santé sont évoqués, des actions plus précises ont déjà été définies. Il s'agit d'abord d'intégrer les équipements sportifs au chantier gouvernemental de simplification des normes. Problème : les normes sportives, édictées par les fédérations agréées, viennent souvent de plus haut, des fédérations internationales. Il s'agit encore de réfléchir à la possibilité pour les collectivités d'octroyer des garanties d'emprunt aux clubs professionnels souhaitant construire leur propre équipement. Il s'agit enfin de donner au CNDS (Centre national pour le développement du sport) un rôle moteur dans l'innovation en matière de conception des équipements. A ce titre, un ou deux concours d'idées annuels pourraient voir le jour.
On l'a bien compris, à travers ce contrat de la filière sport, l'Etat cherche à encourager une implication beaucoup plus importante du secteur privé dans le financement des équipements sportifs. Et, parallèlement, à désengager le secteur public.
En creux, il se dit encore que l'engagement du secteur privé dans la filière sport pourrait également servir de filet de sécurité pour le cas où, comme on semble le craindre du côté des ministères de l'Economie et des Sports, les collectivités territoriales, en prise à d'importantes difficultés budgétaires, venaient à couper dans leurs dépenses consacrées au sport.

Jean Damien Lesay

*Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Olivier Ginon, PDG de GL Events, Jean-Pierre Mougin, vice-président du CNOSF, Virgile Caillet, délégué général de la Fifas (Fédération des industriels et fabricants d'articles de sport), Pierre Gogin, président délégué de la FPS (Fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs), Pierre Gattaz, président du Medef, François Asselin, président de la CGPME.

 

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