Éolien en mer : l’Autorité environnementale invite l’État à accorder une attention particulière à la biodiversité

Dans un avis adopté le 21 septembre dernier, portant sur le parc éolien en mer de Dunkerque, l’Autorité environnementale (Ae) invite d’une manière générale l’État à "apporter une attention particulière aux enjeux de biodiversité et de paysage pour arrêter les prochaines zones d’appels d’offre ou d’accélération de l’éolien en mer dans le cadre la planification maritime à venir". En l’espèce, elle l’invite en particulier à "justifier les raisons, notamment environnementales, l’ayant conduite à retenir la zone ayant fait l’objet de l’appel d’offres au sein d’une aire marine protégée". Mais aussi à "reconsidérer le niveau de plusieurs enjeux, dont certains apparaissent déclassés par rapport au document d’objectifs du site Natura 2000 et au document stratégique de façade Manche Est–mer du Nord, et le niveau des incidences" ou encore à "revoir certaines mesures de compensation qui, en l’état, ne permettent pas d’assurer l’absence de perte de biodiversité et de garantir les objectifs de conservation de certaines espèces". Non sans faire l’écho au très récent rapport de la Cour des comptes européennes sur les énergies marines renouvelables (voir notre article du 21 septembre), l’Ae rappelle – comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises depuis 2015 – que "la politique de développement de parcs éoliens en mer n’avait pas été accompagnée de l’effort nécessaire d’acquisition de connaissance sur ce milieu". Elle concède toutefois que "depuis, l’État a réalisé […] un certain nombre d’études […] et mis en place l’Observatoire national de l’éolien en mer" (voir notre article du 30 août 2021), programmes "en cours […] dont les maîtres d’ouvrages du projet de Dunkerque n’ont pas encore pu bénéficier".

L’Ae recommande également de compléter l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre du projet ou encore certaines mesures relatives à la qualité de l’air, en relevant que "la communauté urbaine de Dunkerque fait partie des trois intercommunalités des Hauts-de-France concernées en 2021 par un indice de la qualité de l’air très mauvais".

Ce projet, qui s’étend sur 430 hectares (248 pour le parc éolien, 182 pour les ouvrages maritimes de raccordement, dont 158 pour les ouvrages maritimes), sera situé à une dizaine de km des côtes du département du Nord, au sein des sites Natura 2000 "Banc des Flandres" et à la croisée de plusieurs voies de migration aviaire, précise l’Ae. Il prévoit l’installation de 42 éoliennes d’une hauteur de 262 m2, d’une puissance unitaire de 14MW. Son coût est estimé à environ 1 milliard d’euros pour le parc en mer (à la charge de la société Éoliennes en mer de Dunkerque) et de 400 millions d’euros pour le poste en mer et le raccordement à terre (à la charge de RTE).

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis