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Petite enfance - Enfants de moins de trois ans : le principal mode de garde reste les parents

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une synthèse sur "Modes de garde et d'accueil des jeunes enfants en 2013". L'étude porte sur les 2,3 millions d'enfants de moins de trois ans et sur ceux - également au nombre de 2,3 millions - de trois ans à moins de six ans, en France métropolitaine.
Le premier enseignement est que le principal mode de garde reste... les parents. En 2013, 61% des enfants de moins de trois ans sont gardés principalement par leurs parents en semaine dans la journée (du lundi au vendredi, de 8h à 19h). Toutefois - signe de la montée en charge des modes de garde - cette proportion est en nette diminution depuis dix ans. en 2002, elle était encore de 70%.

La montée en charge des modes de garde payants

En outre, la garde par les parents n'est pas forcément continue sur toute la semaine. Ainsi, seuls 32% des enfants de moins de trois ans ne sont gardés que par leurs parents, sans aucun autre mode d'accueil. Dans les autres cas, les parents sollicitent un tiers, au moins une fois par semaine, pour prendre le relais. Ces tiers sont en premier lieu les assistantes maternelles (près de 50% des cas), suivies des grands-parents (30%) et des établissements d'accueil du jeune enfant (Eaje, 28%). Si on considère ces prises en charge ponctuelles, la proportion s'inverse et ce sont alors 68% des enfants de moins de trois ans qui sont gardés au moins une fois dans la semaine par un autre intervenant.
Ce rôle plus ou moins grand des parents dans la garde de leurs enfants est - bien sûr - très étroitement lié à leur situation professionnelle. Quand l'un des deux parents ne travaille pas, 86% des enfants sont alors gardés à titre principal par leurs parents. A l'inverse, lorsque les deux parents travaillent, 73% des enfants sont alors confiés, à titre principal, à un tiers. Le cas de figure où un parent travaille à temps partiel constitue une situation intermédiaire.

Un effet positif sur l'emploi féminin

La tendance générale à une diminution de la garde exclusive par les parents se traduit par une montée en charge des modes de gardes payants. Ainsi, le recours à une assistante maternelle a progressé de 6 points entre 2002 et 2013, tandis que le recours à un Eaje progressait de 4 points. Au total, 32% des enfants sont aujourd'hui confiés, la majeure partie du temps, à une assistante maternelle ou à un Eaje, contre 22% en 2002. Cette montée en charge des modes de garde a été permise par la forte progression de l'offre. Alors que le nombre d'enfants de moins de trois ans a progressé de 3,5% entre 2002 et 2013, le nombre de places disponibles auprès des assistantes maternelles est passé de 654.000 944.000 en métropole (+44%) et celui des places en Eaje de 299.000 à 387.000 (+29%).
Cette montée en charge a eu aussi un effet très positif sur l'emploi féminin : 59% des mères d'un enfant de moins de trois ans travaillent en 2013, contre 55% dix ans plus tôt. Elle a eu également un effet bénéfique sur les familles monoparentales. L'étude montre en effet que les enfants de familles monoparentales sont de moins en moins souvent gardés par leur mère - et de plus en plus souvent par un mode de garde payant -, ce qui permet à cette dernière d'être professionnellement plus disponible.
Enfin, l'étude confirme que le type de modes de garde varie selon les niveau de vie des parents et selon leur localisation géographique. La garde par les parents est plus fréquente aux deux extrêmes de l'échelle des revenus. Les assistantes maternelles sont privilégiées par les familles aisées, alors que les Eaje accueillent plutôt des enfants de familles plus modestes.
Ces déterminants sociaux sont toutefois, pour partie, contrecarrés par des déterminants géographiques. Ainsi, l'accueil en Eaje est nettement plus fréquent dans les villes, alors que les assistantes maternelles sont une solution plus fréquente dans les zones rurales et semi-rurales.