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Energie - Energies renouvelables : Ségolène Royal mise sur le bois énergie

"La biomasse est promise à un grand avenir à condition que les exploitations respectent l'usage des sols et la biodiversité", a affirmé Ségolène Royal, le 1er juillet, en ouverture du colloque national sur la biomasse, organisé par le Syndicat des énergies renouvelables et France biomasse énergie. La biomasse doit contribuer largement à l'objectif de 32% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2030 fixé dans le projet de loi sur la transition énergétique, a souligné la ministre de l'Ecologie, avec 38% de chaleur renouvelable, 15% de biocarburants et 10% de biogaz. Dans son allocution, elle a notamment relevé cinq défis pour répondre à ces objectifs : "mobiliser tous les secteurs", "travailler avec les forêts privées", "limiter les conflits d'usage entre le bois d'œuvre, le bois construction et le bois énergie", "améliorer la qualité de l'air en diminuant les émissions de particules fines de certains appareils" et "développer les chaufferies biomasse pour les logements collectifs et individuels".

"80% de la chaleur renouvelable"

Le "bois énergie" (l'utilisation du bois comme combustible) est la "première source d'énergie renouvelable utilisée en France", représentant "80% de la chaleur renouvelable", a souligné Ségolène Royal. L'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes a affirmé qu'elle avait été la "première présidente de région à équiper les lycées de chauffages à bois", malgré les oppositions, y compris au sein de sa propre majorité. Elle a rappelé que les nouveaux prêts de la Caisse des Dépôts (jusqu'à 5 millions d'euros sur 20 à 40 ans, sans apport initial) devraient permettre d'accélérer le déploiement de chaufferies collectives biomasse. L'objectif d'équiper 9 millions de foyers (contre 7,4 actuellement) de chauffage à bois devrait être atteint grâce à "la simplification du crédit d'impôt développement durable", a-t-elle assuré.
La ministre a cependant souligné que si "la ressource forestière est abondante en France" - elle couvre près d'un tiers du territoire - "elle est fortement sollicitée : il convient donc de l'utiliser au mieux et de ne pas la gaspiller". Il n'y a pas de risque en la matière, a répondu la directrice générale déléguée de l'Ademe, Virginie Schwartz, rappelant que la coupe du bois en France est très inférieure à l'accroissement naturel de la forêt.  Toutes essences confondues, la forêt française produit 85 millions de mètres cubes de bois par an et seule la moitié est récoltée.  Ce "taux de prélèvement" pourrait donc être porté sans dommage à 75% afin de permettre à la France de respecter les objectifs qu'elle s'est fixé, a ajouté Virginie Schwartz.

Attention aux particules fines

Autre sujet : si le bilan carbone de la filière est positif - les émissions de CO2 dues à la combustion sont largement compensées par la fonction de puits carbone de la forêt selon l'Ademe -, la pollution aux particules fines générée par le chauffage au bois en "foyer ouvert" nécessite que les fabricants améliorent les performances des appareils, a souligné la ministre. Ségolène Royal recommande aussi de sensibiliser les propriétaires d'hectares de forêt, "qui ne perçoivent pas toujours la valeur économique de leur bien".  La France compte 3,5 millions de propriétaires de forêts, dont 70% détiennent moins d'un hectare. L'industrie du bois pèse quant à elle environ 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France, et emploie au total environ 450.000 personnes. La filière bois énergie pourrait représenter 85.000 emplois en France en 2015, selon la ministre.