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Energie - Quand les villes s'épaulent pour mieux utiliser leurs réseaux de chaleur

Grâce à des interconnexions, ou plus rarement en les fusionnant, des collectivités s'apprêtent à faire monter en puissance leurs réseaux de chaleur. En Ile-de-France, deux initiatives relèvent de cette logique de développement et de maîtrise de l'énergie.

Dans l'Hexagone, les réseaux de chaleur pêchent à deux niveaux : ils sont insuffisamment raccordés aux habitations et souffrent parfois d'un surdimensionnement qui plombe leur rendement. Pour améliorer leur efficacité, la chasse aux calories perdues s'impose. Elle conduit généralement les collectivités et leurs syndicats mixtes à y greffer, par le biais de ce qu'il est communément appelé une "interconnexion", d'autres flux d'énergie excédentaire ou non-utilisée et pertinente à recycler. Dans le Val-de-Marne, c'est ce que viennent d'opérer les communes de Vitry-sur-Seine et Choisy-le-Roi. Leur réseau de chauffage urbain est géré par le Syndicat intercommunal de chauffage urbain de Choisy et Vitry (Sicucv), qui lance un chantier d'interconnexion avec le réseau du Marché d'intérêt national (MIN) de Rungis, lui-même déjà en boucle avec la principale usine d'incinération locale. Pour ces trois partenaires, qui ont signé un accord le 12 février, le but est de "rendre plus vertueux les réseaux de chaleur tout en répondant à des besoins de production supplémentaires, en s'appuyant en priorité sur les sources d'énergies renouvelables existantes". Coût des travaux : 10-11 millions d'euros. Pour une mise en service prévue fin 2014.


Faire chauffage commun
 

Plus originale encore est l'initiative d'Aulnay-sous-Bois et de Sevran, en Seine-Saint-Denis. En effet, les deux villes vont jusqu'à fusionner leurs réseaux existants, actuellement surdimensionnés. Ce qui permettra, comme elles l'avancent par voie de communiqué, "d'agrandir le parc et d'amortir le coût des investissements nécessaires à l'accès aux énergies locales". Sur le volet financier, elles promettent que "l'équilibre sera garanti par le nombre, potentiellement extensible, de logements raccordés". Comme dans le Val-de-Marne, l'objectif est d'utiliser à terme 50% d'énergies renouvelables dans la production de la chaleur alimentant les logements. Et ce en vue de bénéficier d'une réduction sur la TVA prévue par le Code général des Impôts. Une réduction alléchante puisqu'au lieu des 19,6% actuels, la TVA tombe à 5,5% si ce mix énergétique est atteint. Après un premier rapprochement, Sevran et Aulnay-sous-Bois vont donc œuvrer ensemble pour diversifier leurs sources de chaleur. Deux pistes ont été explorées : géothermie profonde et biomasse. "La filière bois-énergie semble la plus pertinente parmi les scenarii étudiés, étant donné les ressources forestières en Ile-de-France et l'approvisionnement en bois qui pourrait se faire par voie ferroviaire". Reste, pour ces villes, à établir un schéma directeur commun, pour "définir plus précisément le développement du futur réseau" et de nouveaux scénarios d'évolution. Il sera réalisé dans les prochains mois.