Emploi / Associations - En Poitou-Charentes, associations de loisirs et associations sportives jouent le match de l'emploi
Type de contrats, secteur qui emploie le plus, place des emplois aidés, etc. : une enquête réalisée en Poitou-Charentes par le groupement d'employeurs Profession sport et loisir (PSL), en partenariat avec le conseil régional de Poitou-Charentes et la direction régionale de la cohésion sociale, et récemment mise en ligne nous en apprend beaucoup sur l'emploi dans le secteur du sport et des loisirs.
Menée auprès de 307 associations (65,5% dans le champ du sport, 34,5% dans les loisirs) de la région Poitou-Charentes, l'enquête montre que 57,2% des associations sportives et de loisirs ont recours durablement ou ponctuellement à des salariés, et sont donc des associations "employeuses".
Toutefois, selon le secteur concerné, les réalités divergent grandement. En effet, si les associations sportives fonctionnent majoritairement sur un investissement bénévole, avec un taux de structures employeuses de 42,5%, les associations de loisirs sont à 84,9% employeuses. L'approche budgétaire confirme cette tendance : à budget équivalent, les structures de loisirs rémunèrent plus de temps de travail. Ainsi, avec un budget compris entre 50.000 et 250.000 euros, les structures de loisirs disposent d'environ deux fois plus d'ETP (équivalents temps plein) que les associations sportives. Par ailleurs, plus le nombre de salariés est important au sein d'une structure, plus les associations de loisirs sont représentées. Ainsi, ces dernières représentent plus de 90% des associations employant plus de 10 salariés.
27,2% de contrats aidés
Cette surreprésentation des associations de loisirs parmi les associations employeuses va avoir une conséquence directe sur le sexe des salariés concernés. En effet, on constate une différence substantielle quant à la moyenne des heures rémunérées au profit des hommes (41,6%) et des femmes (58,4%). Une différence qui s'explique par la surreprésentation des femmes dans le secteur des loisirs, où elles représentent 90% des heures rémunérées.
Autre répartition intéressante à observer, celle des différents types de contrats. Au regard du nombre d'heures rémunérées, les contrats à durée indéterminée représentent 59% du total, contre 13,9% aux CDD de droit commun et 27,2% aux contrats aidés.
A propos des contrats aidés, on note que 38,3% de l'ensemble des associations sportives et de loisirs ont déjà bénéficié d'un tel contrat dans les trois ans ayant précédé l'enquête. Ici encore, l'enquête met en avant une différence selon la nature de l'association. 54,7% des associations de loisirs ont déjà bénéficié d'un contrat aidé, contre 30% de structures bénéficiaires parmi les associations sportives. Autre enseignement de l'enquête à propos des emplois aidés : il existe une corrélation entre le recours à ces contrats et le budget des associations. Si seules 4,8% des associations ayant moins de 20.000 euros de ressources recourent à des emplois aidés, elles sont 83,9% parmi celles dont le budget dépasse 100.000 euros. Or les associations de loisirs ont un budget moyen huit fois plus important que les associations sportives (471.329 euros contre 58.548).
Au-delà des chiffres qui brossent avec justesse la réalité de l'emploi dans les associations sportives et de loisirs en Poitou-Charentes, l'enquête de PSL met surtout en lumière les grandes différences de fonctionnement entre ces deux secteurs pourtant souvent associés.