Sport - Les paradoxes de l'emploi sportif en Ile-de-France
"Si les retombées économiques du sport sont surtout évoquées lors de l'organisation de grands évènements, les acteurs sportifs participent à l'animation économique et sociale locale et fournissent près de 100.000 emplois en Ile-de-France. Les activités sportives ont ainsi connu un développement de l'emploi soutenu au cours des deux dernières décennies." Tel est le principal enseignement tiré du dossier, daté d'octobre 2012, que l'Institut régional de développement du sport (IRDS) d'Ile-de-France consacre aux activités et à l'emploi sportifs en Ile-de-France.
Associations sportives, équipements, enseignement, événements, commerces spécialisés génèrent les différentes activités du secteur sportif en Ile-de-France. Dans cet ensemble, "c'est la pratique sportive amateur qui génère le plus grand nombre d'emplois", affirme l'IRDS. Et si une partie de l'activité est directement mise en oeuvre par le secteur public, à travers les fonctions d'éducation, de formation, de gestion des installations, la majeure partie des établissements sportifs sont des acteurs privés. L'importance des associations étant à cet égard une spécificité du champ sportif (10.900 clubs de sports immatriculés à l'Insee pour 17.780 emplois). Au total, le sport représente environ 100.000 emplois en Ile-de-France si l'on considère l'ensemble des métiers qui s'exercent au sein du secteur sportif ou en dehors (notamment dans les établissements scolaires et dans les collectivités locales).
Des emplois insuffisants pour assurer l'encadrement de la pratique
Les emplois au sein des quelque 19.400 établissements identifiés comme appartenant au champ sportif s'élèvent à 38.000. Mais – premier paradoxe – 70% ne concernent pas nécessairement un métier en lien avec le sport : fonctions administratives, accueil, entretien, etc. La majorité de ces établissements sont de petite taille et n'emploient soit aucun salarié, soit entre 1 et 9 salariés. Les principaux employeurs du secteur privé sont des enseignes commerciales (Decathlon, Go sport…), des clubs professionnels (Levallois Sporting club, PSG, Racing club de France…), des entreprises de loisir sportif (Club Med Gym, UCPA), de grandes fédérations (tennis, football, rugby, équitation), de grands équipements (Stade de France, Aquaboulevard, France Galop) et des entreprises (Amaury Sport, Renault sport technologies).
Inversement, de nombreuses professions en lien avec le sport travaillent pour un secteur d'activité non sportif, en premier lieu au sein de l'administration d'Etat et des collectivités locales, mais aussi dans le secteur marchand. Les trois académies franciliennes représentent ainsi 6.000 emplois de professeurs d'EPS pour l'année 2011-2012, alors que le CNFPT estime à 10.900 le nombre d'emplois dans la filière sportive territoriale en 2009 en Ile-de-France (conseillers des activités physiques et sportives, éducateurs des activités physiques et sportives, opérateurs des activités physiques et sportives). Ces emplois, nous dit l'IRDS – et cela constitue un autre paradoxe –, "sont loin d'être suffisants pour assurer l'encadrement [de la pratique sportive]. L'investissement de nombreux bénévoles est nécessaire au fonctionnement des clubs de sport. Ils assurent d'ailleurs seuls l'activité de la majorité des clubs".