En attendant des clarifications sur son avenir, le service civique met le cap sur les 150.000 volontaires en 2018
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a confirmé le 6 mars, lors d'une conférence de presse, l'objectif de permettre à 150.000 jeunes de réaliser un service civique en 2018. "Pour le futur, il y a la volonté de créer un service national. Le service civique est le petit frère de cela, nous le voulons pour toute la jeunesse", a déclaré le ministre en charge des questions de jeunesse et de vie associative, sans pour autant donner d'indice sur l'avenir du dispositif instauré légalement en 2010.
Des clarifications pourraient être apportées d'ici deux mois, un rapport sur le service national universel (SNU) commandité par le président de la République étant attendu pour fin avril. Dans l'un des scénarios évoqués par Emmanuel Macron, mais également dans le rapport de la commission de la défense de l'Assemblée nationale, le service civique deviendrait une composante du SNU, éventuellement un prolongement facultatif à d'autres modules obligatoires (voir notre article du 14 février 2018).
270.000 volontaires depuis la création du service civique en 2010
En attendant que l'horizon à moyen terme ne se précise, le service civique est sur des rails en 2018 : il poursuivra sa montée en charge, dans la continuité des années précédentes. En 2017, 125.000 jeunes - dont 80.000 démarrant après le 1er janvier - ont réalisé une mission de service civique dans l'une des 10.000 structures d'accueil publiques et associatives, se félicite l'Agence du service civique dans un communiqué du 7 mars. La France devient ainsi "le premier pays d’Europe pour le volontariat des jeunes", selon Yannick Blanc, président de l'Agence. D'ailleurs, pour ce dernier, "le service civique est déjà universel, dans le sens où il touche toutes les catégories de jeunes, de tous horizons, de toute catégorie de diplôme".
Depuis sa création il y a huit ans, le service civique a concerné quelque 270.000 jeunes. Pour atteindre le nombre de 150.000 volontaires cette année, un budget de 448 millions d'euros a été voté, après 385 millions en 2017.
Au-delà des enjeux financiers, "la reconnaissance et la valorisation par l’ensemble de la société, notamment le monde éducatif et professionnel, restent des enjeux clés pour poursuivre la montée en puissance et la généralisation du service civique", indique l'Agence du service civique. Sur la base d'un baromètre réalisé pour la troisième fois, l'Agence se réjouit d'une "notoriété en constante progression" ; le dispositif serait connu de 92% des Français et de 97% des responsables RH. Cette notoriété serait doublée d'une "popularité grandissante" chez les jeunes : "90% des 16-25 ans et 92% des plus de 25 ans (+ 3 points par rapport à 2016)" auraient "une très bonne ou plutôt bonne image" du dispositif. Et 67% des jeunes se diraient prêts à s'engager en service civique.
Une notoriété acquise, mais une réelle reconnaissance encore à conquérir ?
Menée auprès de 20.000 anciens volontaires, une enquête permet d'ajouter que "neuf jeunes sur dix se déclarent satisfaits voire très satisfaits de leur service civique". Mettant en avant les atouts de la mission d'engagement dans le parcours des jeunes, l'Agence insiste notamment sur le chiffre de "72% des volontaires pour qui le service civique a été utile pour définir leur projet d’avenir". Elle appelle toutefois à "une meilleure valorisation et
reconnaissance du service civique par les entreprises" et invite ces dernières à adhérer à une "charte d’engagement pour la valorisation et la promotion du service civique en entreprise". En effet, si 87% responsables auraient "une bonne voire très bonne image du service civique", les jeunes conserveraient "le sentiment
que le service civique est encore trop peu reconnu par les
entreprises (80%), la société en général (76%), le système éducatif (68%) et même leur entourage (62%)".
Pour continuer à convaincre de l'intérêt du dispositif pour les jeunes, les organismes d'accueil et la société dans son ensemble, l'Agence du service civique diffuse, par le biais de cette enquête, des témoignages de volontaires et lance ce jour une campagne de communication grand public intitulée "Le pouvoir d'être utile".