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Emploi - Emplois vacants : les régions ne sont pas logées à la même enseigne

D'après l'enquête "Besoins en main-d'oeuvre" de Pôle emploi, publiée le 9 avril 2014, les difficultés de recrutement ont tendance à baisser. Mais elles sont inégales en fonction des régions. La typologie des postes recherchés varie aussi selon les territoires.

D'après l'enquête "Besoins en main-d'oeuvre" 2014 de Pôle emploi publiée le 9 avril 2014, les difficultés qu'ont les entreprises à trouver les candidats adéquats ont tendance à diminuer pour la deuxième année consécutive. La part des projets jugés complexes par les recruteurs recule ainsi de cinq points par rapport à 2013 et s'établit à 34,7%. Mais des disparités existent entre les régions, tant en matière de difficultés à recruter que de postes qui restent vacants. Ainsi, en Champagne-Ardenne et en Basse-Normandie, la part des projets d'embauche pour lesquels il risque d'y avoir peu de candidats correspondants est bien inférieure à la moyenne (23,3% et 28,6% respectivement). En Champagne-Ardenne, ce sont les postes d'aides à domicile et d'aides ménagères qui posent problème. Pour ces professions, la part des embauches difficiles s'élève à 61,9% sur un total de 869 recrutements prévus. Même tendance pour les télévendeurs (375 recrutements, dont 57,4% jugés complexes) et les conducteurs d'engins agricoles ou forestiers (376 projets, 57,2%).
En Basse-Normandie, au-delà des difficultés à recruter des aides à domicile, fortement demandées - ce qui correspond à une constante pour à peu près toutes les régions -, les recrutements de pêcheurs et d'aquaculteurs salariés (dont ostréiculteurs, mytiliculteurs) sont délicats. Pour ces professions, les trois quarts des projets pourraient ne pas aboutir…
Dans d'autres régions, la part de projets qui posent problème est largement supérieure à la moyenne nationale. La région Centre est dans ce cas, avec un taux de 43,2%. Cela concerne surtout les serveurs de café et restaurant : plus de la moitié des 1.338 projets de recrutement posent problème, mais la situation est encore plus tendue pour les employés de maison et personnels de ménage (69,9% sur 899 projets) et les télévendeurs (73,9% sur 693 projets).

Ingénieurs en Ile-de-France, agriculteurs salariés en Poitou-Charentes

L'Ile-de-France n'est pas beaucoup mieux lotie (38% de projets difficiles en termes de recrutement). Mais elle a une particularité : elle aura grand besoin d'ingénieurs et cadres d'études et de chefs de projets informatiques : 13.719 postes envisagés mais qui seront difficiles à pourvoir dans 69,5% des cas ! La situation est la même pour les ingénieurs et les cadres de l'industrie (4.119 projets, 54,7% de projets de recrutement jugés complexes). Pour le Poitou-Charentes, c'est surtout l'agriculture qui est en tension : les agriculteurs salariés, dont les ouvriers agricoles polyvalents et les aides de culture, qui posent problème (3.654 projets, 43,4%). Suivent les professionnels de l'animation socioculturelle (2.300 projets, 45,1%).
Les difficultés de l'agriculture sont également visibles en Pays de la Loire, où les établissements recruteurs recherchent des maraîchers et des agriculteurs salariés, ou encore en Picardie, avec de forts besoins de viticulteurs et d'arboriculteurs salariés (dont cueilleurs et vendangeurs), pour des emplois principalement saisonniers. Dans le sud de la France, comme en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les postes recherchés qui semblent les plus délicats à pourvoir appartiennent à l'hôtellerie/restauration : cuisiniers et employés de l'hôtellerie, dont des réceptionnistes et employés d'étage.
Cette inadéquation entre l'offre et la demande pose une nouvelle fois la question de la formation. Pour pallier leurs difficultés de recrutement, les employeurs misent à 60,2% sur la formation des candidats extérieurs. Mais plus d'un recruteur sur trois compte aussi sur la formation de ses propres salariés.
L'importance des métiers en tension a conduit les régions, l'Etat et les partenaires sociaux à signer en 2013 un plan d'urgence de formations prioritaires destiné à former des demandeurs d'emploi pour des postes vacants. Le gouvernement avait visé un objectif de 30.000 formations en 2013. Le bilan va au-delà, avec 35.475 entrées en stage à la fin de l'année. En 2014, 100.000 nouvelles formations doivent être mises en place. L'enveloppe financière destinée à cette deuxième vague est en cours de finalisation.