Élus locaux et InSIte valorisent le patrimoine naturel et culturel d’Échauffour (61)

« C’est par notre communauté de communes, que j’ai pris connaissance d’InSite. Cette association nationale nous a accompagnés pour identifier nos besoins et définir une première mission pour des jeunes en service civique », témoigne le maire d’Échauffour, Didier Duvaldestin. Depuis 2018, InSite propose en effet aux petites collectivités un « volontariat rural », via le service civique, sur des missions adaptées à la fois aux jeunes et aux territoires : renforcement du lien social, promotion du patrimoine, de la culture, de la mémoire, protection de l’environnement (voir aussi : https://www.banquedesterritoires.fr/dans-le-gers-ou-en-corse-lerasmus-rural-dynamise-les-villages-32-et-2a) Les jeunes ne sont pas mobilisés pour leurs diplômes, mais pour leur envie de vivre une aventure humaine et collective au cœur des villages, en collaboration étroite avec les acteurs de terrain. Dans un cadre bienveillant, ils acquièrent ainsi une expérience et affinent leur avenir professionnel. Le premier contact avec les jeunes est organisé par InSite par téléphone, puis en visio avec la municipalité.

Sur le terrain

À Échauffour, la première mission débute en septembre 2021. Elle est consacrée à la valorisation de chemins de randonnée (état des lieux, balisage…), du patrimoine historique. Les jeunes participent également à des manifestations culturelles et conviviales (repas des anciens, marché de Noël, activité peinture avec l’association CAL’ECH…). « Les deux premiers volontaires ont passé du temps sur le terrain, et échangé avec des acteurs de la randonnée pour identifier les travaux à réaliser selon le cahier des charges du conseil départemental, le balisage à effectuer, la promotion à lancer, etc. Ils ont aussi coorganisé, deux événements avec l’historien local, Laurent Dutertre : une conférence sur l’église et les cloches, puis quelques semaines plus tard, dans le cadre de la quatorzième édition de l’événement Pierres en Lumières, la visite de l’église animée par une dizaine d’habitants vêtus en costumes d’époque, afin de mettre en valeur des personnalités locales », raconte l’édile. Les deux évènements attirent plus de 150 participants.

La seconde mission débute en septembre 2022, avec deux autres jeunes chargées de poursuivre le travail sur les chemins de randonnée (création avec une graphiste de pupitres d’information le long des chemins, de brochures…). Elles imaginent aussi un affichage durable de valorisation de l’église, toujours avec l’aide de l’historien local. Elles apportent par ailleurs un appui à la communication locale de la municipalité et coaniment des ateliers numériques pour faciliter l’utilisation des téléphones mobiles par des habitants âgés. « Les deux jeunes filles n’ont pas hésité à se rendre chez ces personnes lorsqu’il y avait besoin. Il y avait beaucoup de délicatesse dans leurs interventions », précise Anne-Marie Foubert, adjointe à la mairie, référente pour cette deuxième mission.

Un accompagnement bienveillant

Hébergés dans deux logements fournis par la municipalité qui règle toutes les charges (eau, électricité, loyer de 350 euros mensuels…), les jeunes accueillis subviennent à leurs autres frais grâce à l’indemnité qu’ils perçoivent pour ce service civique (autour de 600 euros mensuels), pour 24 heures hebdomadaires de mission.

Les référents locaux désignés sur les deux missions, tous deux adjoints au maire, ainsi que l’animatrice régionale d’InSite, Céline Gunes, accompagnent et encadrent les jeunes. Cette dernière détaille : « je me rends une fois par mois sur place pour faire le point avec eux. Nous nous joignons aussi au téléphone régulièrement et je leur propose, trois à quatre fois par an, des Journées artisans d’idées. Ce sont des temps de rencontre, de partage et de découverte d’initiatives locales avec des partenaires et des élus. » Côté mairie, la présence du référent est quasi quotidienne comme l’indique Anne-Marie Foubert. « Accueillir des jeunes prend du temps, pour les guider dans leurs méthodes de travail, ou pour leur quotidien. » Mais pour les deux édiles, les jeunes apportent aussi beaucoup… « Leur arrivée et leur enthousiasme nous ont permis d’aller plus loin dans nos réflexions et de prendre le temps de mener des actions que nous n’aurions peut-être pas faites », témoigne le maire.

« J’ai appris comment se met en place un projet »

Pour chaque mission, InSite organise une journée d’accueil des jeunes en présence des élus locaux, d’habitants et d’associations, invités une nouvelle fois au bout des six mois, pour une rencontre de bilan. Ce qu’il en ressort, c’est toute la richesse que leur apporte cette expérience. « Ils étaient très volontaires et se sont découvert des qualités qu’ils ne se connaissaient pas », témoigne Anne-Marie Foubert. Pour l’une des jeunes filles accueillies, Oriane, « j’ai appris comment se met en place un projet, comment il se déroule. J’ai aussi appris que je suis capable d’aller vers les gens et de parler en public. » Pour Léa, ravie de son passage à Échauffour, « le service civique permet aux jeunes de gagner en maturité, en autonomie, de faire de belles rencontres, de côtoyer différents milieux et types de personnes. » Hébergés près des commerces, les jeunes ont fréquenté les commerces pour les besoins de leur vie quotidienne, ce qui a contribué à renforcer leur intégration locale, d’autant qu’ils n’étaient pas originaires de l’Orne. Deux provenaient des départements voisins, les deux autres de la région parisienne et de Saint-Étienne. Comme les jeunes, pour la plupart, ne disposaient pas de véhicule, les missions ont été définies de façon à pouvoir être remplies en circulant à pied ou à vélo.