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Transports - Electromobilité : les élus recentrent le débat sur le stationnement

L'avenir, encore théorique, des voitures vertes passe-t-il par celui, plus prosaïque, du stationnement ? Une question à laquelle ont répondu des élus lors des cinquièmes Rencontres nationales des voitures écologiques, qui se déroulaient jusqu'au 8 octobre en parallèle au Mondial de l'automobile.

Stimuler la réalisation de plans de déplacements (PDE, PDIE, PDA) sur leurs territoires, créer des parkings relais ou en entrée de ville, des zones de covoiturage ou installer des bornes de recharge électrique… Autant de mesures à la portée des élus mais qui n'ont pas toujours la portée attendue. Le 7 octobre, lors d'un débat organisé dans le cadre des cinquièmes Rencontres nationales des voitures écologiques, l'exemple d'emplacements réservés en ville à des véhicules propres, restés désespérément vides, n'a pas été omis. Sans être ici citées, on se souvient que des villes pionnières comme Rouen ont essuyé les plâtres. Si bien que malgré le succès de certains systèmes comme Autolib' à Paris - nuancé car on commence à voir qu'il est plébiscité par des usagers possédant déjà un véhicule et qui y ont recours pour être sûrs de trouver à toute heure une place pour stationner - les élus de villes plus modestes comme Reims gardent une position prudente. Son nouveau maire, Arnaud Robinet, réfléchit avec l’association de commerçants à un petit système d'autopartage en hypercentre mais sa priorité reste de libérer du stationnement classique, pour y attirer les consommateurs, lutter contre l'effondrement du petit commerce et la fuite en avant vers les centres commerciaux de périphérie. Il s'apprête aussi à adhérer au dispositif, comme l'ont fait une quinzaine de collectivités, du disque vert, qui permet d'accorder le bénéfice d'une heure et demie de stationnement gratuit aux conducteurs de véhicules propres.

Nœud du problème

"Plus on progresse, en termes de mobilité et même d'autopartage, plus on en revient au nœud du problème, le stationnement", considère Thomas Peaucelle, directeur général délégué de Cofely Ineo, une filiale de GDF Suez qui gère le service d'autopartage de voiture électrique du Grand Angoulême. Pour Stéphane Beaudet, maire de Courcouronnes (Essonne), l'enjeu était jusque-là moins prégnant dans les villes de la seconde couronne francilienne mais il le devient, en lien surtout avec la question du rabattement vers les gares du RER. A Paris, le maire-adjoint en charge des transports, des déplacements et de l'espace public, Christophe Najdovski, promet de continuer d'expérimenter : il cible non plus seulement les habitants mais les professionnels et des bornes de recharge électrique vont être à terme installées sur les places livraisons qui leur sont (normalement) réservées. Autre potentiel évoqué : le développement de l'autopartage dans le secteur tertiaire et au pied des bureaux. "Des programmes d'immobilier tertiaire commencent à intégrer des bornes de recharge et à prévoir en amont un service dévolu aux futurs employés. C'est une piste nouvelle à explorer", indique Thomas Peaucelle. Restent les freins réglementaires : la déléguée de l'association Les Eco Maires, Maud Lelièvre, a ainsi cité le verrou sur les véhicules autonomes ou sans conducteur, qui empêchent les maires d'en tester et commander.

 

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