Électricité : "faible" risque sur la sécurité d'approvisionnement cet hiver, selon RTE
Dans ses "perspectives" pour l'hiver 2024-2025" publiées ce 13 novembre, le gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE estime que le risque sur la sécurité d’approvisionnement apparaît "faible" et "ne se matérialiserait qu’en cas de situation exceptionnelle".
Dans ses "perspectives" pour l'hiver 2024-2025" publiées ce 13 novembre, RTE confirme son diagnostic de mi-2024 selon lequel la France est en situation de battre son record d’exports nets d’électricité sur une année (qui date de 2002), avec une prévision autour de 85 TWh à la fin décembre. Dans ce contexte, "le risque sur la sécurité d'approvisionnement apparaît faible pour cet hiver et ne se matérialiserait qu'en cas de situation exceptionnelle", a affirmé le gestionnaire du réseau électrique à haute tension.
Rétablissement du parc nucléaire
RTE relève que "les déterminants de l’équilibre offre-demande en électricité en France et en Europe ont poursuivi leur amélioration en 2024". Ainsi, "la disponibilité du parc nucléaire continue son rétablissement après avoir connu des niveaux historiquement faibles au cours des années 2022 et 2023 du fait notamment des impacts de la crise sanitaire et de la découverte d’un phénomène de corrosion sur certains réacteurs". La réparation des réacteurs concernés devrait permettre d'atteindre une trajectoire de production de 50GW sur l'ensemble du parc, ce qui reste toutefois inférieur aux standards des années 2010, relativise RTE.
Production hydraulique record
Les énergies renouvelables continuent à se développer, avec notamment une production hydraulique record, en hausse de 40% par rapport à 2023 sur les dix premiers mois de l’année, et des barrages largement remplis à l’approche de l’hiver. Les stocks hydrauliques disposent en outre de niveaux de remplissage importants et supérieurs aux années précédentes en entrée d’hiver, indique RTE.
Les stocks de gaz français et européens affichent également des niveaux de remplissage élevés, à même d’assurer l’alimentation en combustible des centrales à gaz tout au long de l’hiver, estime le gestionnaire. "Le reste du parc thermique, et notamment les deux dernières centrales à charbon (Cordemais et Saint-Avold), devrait demeurer, comme l’hiver dernier, très peu sollicité, à des niveaux bien en deçà des limites de fonctionnement applicables", pronostique-t-il, en rappelant que la production à base de charbon a représenté moins de 0,2% de la production d’électricité en France en 2023.
Une baisse de la consommation... qui risque de ne pas durer
Enfin, la consommation d’électricité reste à un niveau bas, dans le prolongement des baisses observées depuis 2022 sous l’effet notamment de l’augmentation des prix de l’électricité et des appels à la vigilance. Les chiffres observés au premier semestre et les projections de RTE pour cet hiver laissent entrevoir une consommation annuelle 2024 inférieure d’environ 6% à la moyenne des années 2014-2019. "Ceci est de nature à faciliter la gestion de l’équilibre offre-demande cet hiver", souligne RTE. Mais le gestionnaire du réseau haute tension estime au vu des données actuelles que la consommation d’électricité semble avoir atteint un palier à partir duquel elle s’infléchirait progressivement à la hausse au cours des prochaines années. "Il est néanmoins encore prématuré de se prononcer sur l’horizon d’un tel infléchissement et sur son ampleur, même s’il apparaît probable au regard du reflux du prix de l’électricité sur les marchés et du nombre de projets en cours, analyse-t-il. L’électrification de tout ou partie de certains secteurs économiques constitue par nature une transformation significative, qui représenterait une inflexion majeure par rapport à la tendance baissière ou stable de la dernière décennie."