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Europe - Ecrein + : un projet européen pour mieux soutenir l'éco-innovation au niveau régional

Soutenir l'éco-innovation au sein des régions européennes. C'est l'objectif du projet Ecrein + (Réseau des clusters et régions d'Europe pour l'éco-innovation Plus). Initialement, le projet, dont la région Rhône-Alpes a pris la tête, est né fin 2006. Il rassemblait au total six régions : Rhône-Alpes donc, mais aussi l'Ile-de-France, l'Andalousie (Espagne), le Bade-Wurtemberg (Allemagne), la Lombardie (Italie) et Malopolska (Pologne). Le projet a obtenu le soutien de la direction générale Environnement de la Commission européenne ; il est devenu le projet "Ecrein" durant l'année 2007. Son objectif : créer des plateformes regroupant au niveau de chaque région l'ensemble des acteurs publics et privés intervenant dans les politiques et les actions de soutien à l'éco-innovation. Six plateformes régionales de ce type ont ainsi été créées, qui ont analysé les grandes problématiques à surmonter pour développer une politique régionale de soutien à l'éco-innovation : améliorer la lisibilité des aides existantes, mettre en cohérence des politiques menées par les différents services au sein d'une même région (R&D, environnement, économie, etc.) et adapter ces interventions aux spécificités de l'éco-innovation, mettre en place une coordination entre les différents acteurs régionaux de l'éco-innnovation, et disposer d'un interlocuteur unique pour aider les entreprises éco-innovantes dans leurs recherches de soutiens financiers adaptés. "Après cette première expérience, les partenaires ont souhaité étendre ce dispositif à d'autres régions", explique Estelle Delangle coordinatrice à la commission Economie et Développement régional de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE) qui participe au projet Ecrein +. Le nouveau projet, dont le lancement officiel a eu lieu le 19 février 2010 à Uppsala en Suède, réunit maintenant treize régions partenaires autour de trois axes de travail : réaliser un état des lieux des éco-innovations, identifier comment les régions peuvent intégrer le soutien qu'elles peuvent apporter aux entreprises dans ce domaine à leur propre politique de développement économique et travailler sur les instruments de soutien financier en identifiant les besoins des entreprises en la matière. "Nous voulons identifier les endroits où cela fonctionne bien et ceux on peut améliorer les choses et, d'un point de vue plus politique, mettre en place des recommandations pour faire bouger les choses au niveau européen", explique Estelle Delangle. Chaque région partenaire va mettre en place ou étendre une plateforme réunissant les acteurs du secteur (clusters, PME, centres de recherche et universités). Des structures qui permettront aux régions de "prendre ce qu'il y a de mieux dans ce qui existe dans le domaine", précise la responsable de l'ARE. Un dispositif qui fait penser aux pôles de compétitivité français, qui doivent maintenant s'étendre à la problématique des éco-innovations, avec le nouvel appel à projets lancé en juin 2009 par le gouvernement. Mais "dans ces dispositif top-down les régions ont peu de pouvoir, souligne Estelle Delangle, or les régions se fixent comme objectif d'être toujours en avance sur la législation". Et dans le projet, la notion de transmission de l'information et des connaissances d'une région à l'autre est aussi très importante. "Il y a dans ce projet la volonté d'aider les autres, c'est un peu différent pour les pôles de compétitivité", précise pour sa part Séverine Lacharme-Reichert, en charge de la gestion du projet à la région Rhône-Alpes.
Le projet bénéficie au total d'un budget de 2,63 millions d'euros. Il va durer jusqu'en 2012. D'ici là, une conférence sera organisée chaque année, la première étant prévue en novembre 2010 à Birmingham. Par ailleurs, chaque groupe chargé d'un axe de travail se réunira deux fois par an. Des comités de surveillance seront également organisés, mais le plus souvent en vidéoconférence, une à deux fois par an. Il est donc trop tôt pour faire les comptes. "Le projet initial n'est pas très vieux, il date de 2007, souligne Séverine Lacharme-Reichert. Il faut encore attendre, même si pour nous, c'est plus facile, car notre plateforme est déjà en place."

 

Emilie Zapalski