Environnement - Données sur l'air : les Aasqa se positionnent
L'information sur la qualité de l'air devient un marché duquel les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (les Aasqa) ne tiennent pas à être écartées. Une position détaillée lors des vœux à la presse, le 17 janvier, de la fédération qui les chapeaute, Atmo France.
Dans le mouvement général d'ouverture des données publiques, les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa) entendent bien se faire une place. "Les Aasqa fournissent des données fiables, précises et mises à jour, gratuites et en temps réel ; bref, en prise avec le quotidien des citoyens", a souligné le 17 janvier Guy Bergé, président d'Atmo France, lors des vœux à la presse de cette fédération qui chapeaute ces structures plutôt discrètes en apparence mais qui constituent un véritable atout pour les territoires.
De plus en plus sollicitées par les citoyens mais aussi par les collectivités, qui les financent en partie aux côtés de l'État et des industriels (équilibre tripartite), ces dix-huit Aasqa - une pour chacune des nouvelles régions fusionnées (outre-mer inclus) - ne veulent pas se contenter d'observer sans réagir l'éclosion des applications vertes. Au contraire : elles entendent trouver leur place au sein de cet écosystème naissant. "L'information sur la qualité de l'air est devenue un marché - et c'est très bien ainsi. Cette année, nous mettrons directement à disposition de nouveaux jeux de données sur chacun des sites des Aasqa", annonce Guy Bergé.
Les données locales, un potentiel sous-exploité
Ou comment d'une contrainte, faire une opportunité : "A cette mise à disposition s'ajouteront des conseils donnés pour faciliter leur appropriation et déterminer leurs conditions d'utilisation (licence)", ajoute cet élu, maire de Jussy (Moselle) et vice-président de Metz-Métropole en charge de l'environnement. Ces données locales représentent en effet un potentiel sous-exploité qui offre de bonnes possibilités de développement. Elles intéressent les bureaux d'études qui accompagnent les collectivités. Ou directement les agglomérations et métropoles, principalement pour élaborer, mettre en œuvre et suivre leurs plans climat air-énergie territoriaux (PCAET).
Développement d'applications
"Nous développons aussi notre propre appli mobile gratuite qui délivre des données de prévision quotidienne et propose à l'utilisateur de jauger par géolocalisation l'état de la qualité de l'air ambiant, en tous points du territoire", rebondit Marie-Blanche Personnaz, directrice d'Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. L'association Airparif l'a devancée avec Itiner'air. Cette appli gratuite s'en tient à l'Île-de-France et informe en temps réel le grand public sur le niveau de pollution de l'itinéraire qu'emprunte l'usager. Elle calcule un indicatif d'exposition en fonction des concentrations horaires de dioxyde d'azote, de particules fines et d'ozone. L'appli s'appuie sur des cartes en temps réel publiées avec une résolution de l'ordre d'une dizaine de mètres.
En parallèle, Airparif a accepté il y a un an un partenariat technique, tout comme ses homologues Air Paca et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, avec le groupe Tera qui s'appuie sur la fiabilité des mesures des Aasqa, complète et personnalise l'information apportée. Son appli, Breathe Up, concerne en effet tout le pays, livre un indice basé sur la concentration en polluants atmosphériques et affiche une cartographie régionale de la pollution de l'air.