Environnement - "Orhane", premier outil français de mesure des nuisances air et bruit
Cartographier simultanément l'exposition à la pollution de l'air et aux nuisances sonores est désormais possible grâce à un nouvel outil baptisé Orhane, dévoilé mercredi 21 septembre à Lyon. Elaboré pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, cet observatoire des nuisances air et bruit "est une première française et pas loin d'être une première mondiale. En tous cas, une performance scientifique", s'est félicité Yannick Mathieu, directeur adjoint de la direction régionale de l'environnement (Dreal), en présentant cette plateforme lors de la Journée nationale de la qualité de l'air. "Le bruit et la pollution de l'air font partie de nuisances qui préoccupent le plus les Français et ce sont deux enjeux sanitaires avérés et liés", a-t-il rappelé. "80% du bruit provient des transports et 56% des émissions d'oxyde d'azote du transport routier." Une récente étude nationale a évalué à 57 milliards d'euros par an le coût social du bruit en France et une autre à environ 100 milliards d'euros par an le coût sociétal et économique de l'impact de la pollution atmosphérique.
Fruit de quatre ans de travail, Orhane, qui a été cofinancé par la Dreal et la région et développé par les équipes d'Acoucité et d'Atmo Auvergne Rhône Alpes (issu de la fusion des deux observatoires de la qualité de l'air Air Rhône-Alpes et Atmo Auvergne) s'adresse à la fois au grand public et aux décideurs locaux (collectivités, services de l'Etat, gestionnaires d'infrastructures). D'un clic sur le site, chacun peut voir l'état moyen annuel de la co-exposition air et bruit en n'importe quel point de la région. L'intensité de la nuisance air-bruit se décline en 6 niveaux, allant de "zone très peu altérée" en vert à "zone hautement dégradée" en violet foncé.
Grâce à une base de données à l'échelle régionale (pour l'instant le territoire de l'ancienne région Rhône-Alpes, étendu à l'Auvergne en 2017), l'outil intègre les trafics sur les réseaux routiers, ferroviaires et aériens, sources communes de bruit et de pollution de l'air. Orhane "permettra de fonder objectivement des décisions sur la programmation de nouvelles infrastructures, des choix de politique territoriale", a relevé Eric Fournier, vice-président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l'environnement et de l'énergie.
"Il existe un projet de structuration de la collecte de données air-bruit au niveau national et cela intéresse aussi des villes comme Perpignan ou d'autres agglomérations européennes", a en outre indiqué Xavier Olny, qui pilote au Cerema Centre Est l'unité qui a appuyé le développement d'Orhane.
