Des sénateurs envisagent la place du sport dans la société de demain
Les résultats d'une étude sur la place du sport dans la société française de XXIe siècle ont été rendus publics le 11 avril et "quarante propositions ambitieuses et concrètes pour développer à court terme la pratique du sport et de l’activité physique et sportive (APS)" ont été avancées.
Le sport français vit incontestablement une période mouvementée. Création de l’Agence nationale du sport dans les semaines à venir, organisation des Jeux olympiques en 2024 ou émergence massive de nouvelles pratiques hors cadre fédéral sont autant de questionnements actuels qui aboutissent à une interrogation plus large : quelle sera la place du sport dans la société française de XXIe siècle ?
Cette interrogation, le groupe de travail sport des Républicains au Sénat en a fait un axe d'étude sous la conduite de Michel Savin, sénateur de l'Isère et président du groupe d’études sénatorial sur les pratiques sportives et les grands événements sportifs. Après l'audition de plusieurs dizaines d’experts et d’acteurs du milieu sportif, les résultats de cette étude ont été rendus publics le 11 avril et "quarante propositions ambitieuses et concrètes pour développer à court terme la pratique du sport et de l’activité physique et sportive (APS)" ont été avancées.
Maillage territorial pour le sport-santé
Les quarante propositions se répartissent en cinq grandes parties : le sport-santé, le sport en entreprise, l'accessibilité du sport à tous, l'emploi, le bénévolat, la formation et l'éducation, et la promotion des APS à l'école. Les collectivités territoriales sont plus particulièrement visées par certaines propositions, celles touchant au sport-santé et au financement des équipements.
Dans le domaine du sport-santé, qui a donné lieu à de très nombreuses initiatives locales ces dernières années, les rapporteurs souhaitent encourager l’expérimentation à l’échelle régionale des initiatives de remboursement par la Sécurité sociale, les mutuelles et les acteurs locaux des dépenses d'APS sur ordonnance dans le cadre d'une pratique régulière des malades atteints d'affections de longue durée. Ils envisagent également la création d'un label spécifique pour les structures reconnues dans les protocoles de sport-santé et la fixation d'un objectif de maillage territorial par la présence d’au moins une de ces structures par département.
1% sportif
En termes de développement du sport pour tous, la proposition la plus originale est sans doute celle consistant à "ouvrir le dispositif existant du 1% artistique à des constructions sportives dans le cadre de constructions publiques". Comme le suggère l'énoncé de la proposition, l'idée est de s'inspirer du dispositif dit du "1% artistique", procédure qui impose aux maîtres d'ouvrages publics de consacrer 1% du coût de leurs constructions à la commande ou l'acquisition d'une œuvre d'un artiste vivant spécialement conçue pour le bâtiment considéré. Ici, la commande financée par le dispositif serait une infrastructure destinée au sport de proximité dans le cadre de constructions publiques. Pour les rapporteurs, cela "peut permettre de résorber des inégalités territoriales, et surtout de donner de nouveau moyen à la création d’espaces répondant à l’évolution des modes de pratique du sport".
L'idée de créer le "1% sportif" est déjà présente à l'esprit de certains élus locaux. Ainsi la commune de Fougères (Ille-et-Vilaine) souhaite d'ores et déjà réserver 1% du coût de tout nouvel équipement sportif à un équipement en accès libre.