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Emploi des jeunes - Des pistes pour doper le contrat de professionnalisation

Avec un taux d'accès à l'emploi au bout de six mois de 75%, le contrat de professionnalisation est l'un des meilleurs dispositifs d'insertion professionnelle. Le contrat de professionnalisation s'adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans et aux demandeurs d'emploi âgés de 26 ans et plus. Il permet d'acquérir un diplôme en alternance en entreprise. Il ouvre droit pour l'employeur à une exonération de cotisations patronales. Pourtant, depuis sa création par la loi du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie, il n'est pas utilisé de manière optimale. Surtout, les jeunes les moins qualifiés et les demandeurs d'emploi, à savoir les personnes les plus éloignés de l'emploi, n'en profitent pas assez. 86% des contrats de professionnalisation ont ainsi été signés par des personnes de moins de 26 ans, dont seulement 32% ont un niveau V (BEP, CAP) et moins. Le rapport de Jean-François Pillard, directeur général de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) remis à Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, et Martin Hirsch, le haut-commissaire à la Jeunesse, le 7 mai 2009, propose plusieurs pistes pour remédier à cette situation.
Parmi les freins au développement du contrat de professionnalisation, Jean-François Pillard note une faible appropriation du contrat par les différents acteurs de l'emploi et notamment par Pôle emploi, qui reste peu mobilisé sur ce contrat. Pôle emploi dispose en effet de ses propres outils de formation pour les jeunes et demandeurs d'emploi, à partir desquels son activité est évaluée. Autres obstacles : un dispositif de préparation à l'entrée et un accompagnement pendant le contrat insuffisants, une complexité du dispositif, et surtout un coût jugé trop important, notamment par les TPE et PME.
Face à ces freins, le rapport avance plusieurs pistes d'amélioration. Pour impliquer davantage les acteurs concernés, il préconise notamment la signature de conventions entre le service public de l'emploi et les branches professionnelles. Autres leviers : un accompagnement pour les entreprises réalisé par les branches professionnelles et les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), un assouplissement des règles de financement du contrat dans le cadre du Fonds unique de péréquation FUP), une personnalisation des formations, et des incitations financières plus intéressantes.
Une prime de 1.000 euros pour un jeune embauché sous cette forme de contrat a d'ores et déjà été annoncée par Nicolas Sarkozy dans le cadre du plan d'urgence "jeunes". Une prime qui sera portée à 2.000 euros pour les jeunes n'ayant pas le niveau bac. Le rapport va aussi se traduire concrètement par la mise en place d'un référent alternance dans chaque agence de Pôle emploi, et la mise en place d'un dispositif d'animation territoriale, destiné à "mobiliser les acteurs et à mieux faire connaître le dispositif", d'après Laurent Wauquiez.
A noter que, parallèlement, le président de la République a confié à Henri Proglio, le PDG de Veolia Environnement, une mission de "promotion et de développement" des contrats d'apprentissage et de professionnalisation. Il sera chargé d'élaborer uen "charte de l'alternance" à destination des entreprises et des branches. Cette charte devra comporter des engagements chiffrés.
En raison de la crise, les recrutements en contrats de professionnalisation et dapprentissage ont chuté de 30% depuis le début de l'année.

 

Emilie Zapalski

Les contrats de professionnalisation vus par les jeunes

62,2% de personnes considèrent que la formation en alternance, à savoir le contrat de professionnalisation, est un mode de formation efficace. C'est ce que révèle un sondage réalisé par TNS Sofres du 7 au 15 janvier 2009 auprès de 600 personnes âgées de 16 à 26 ans. 39,3% des jeunes interrogés ont envisagé de suivre une formation en alternance dans le cadre d'un contrat de professionnalisation. Parmi eux, près de la moitié sont passés à l'acte. Et les retours sont plutôt positifs : 96,8% des jeunes qui ont suivi cette formation se considèrent "tout à fait contents" ou "contents" de leur formation. Seul bémol à ces résultats encourageants : les difficultés rencontrées par les jeunes suivant cette formation. Pour 88,1% des personnes interrogées, le plus difficile est de trouver une entreprise d'accueil. Viennent ensuite les problèmes de salaires, jugés trop faibles par 60% des jeunes, la difficulté à trouver des formations diplômantes et la complexité du système, que plus de 40% des personnes interrogées jugent pas assez "lisible".