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Rythmes scolaires - Décret Blanquer : même pour les communes les plus motivées, ce sera un peu juste pour la rentrée

Le "décret Blanquer", qui permettra de revenir à la semaine scolaire de 4 jours dans les écoles maternelles et élémentaires, serait publié au début du mois de juillet. Le contenu est déjà connu et les critiques sur la semaine de 4,5 jours sont toujours vives, mais le délai est bien court pour les communes qui voudraient passer le cap dès la rentrée 2017. L'organisation périscolaire est déjà plus ou moins calée, le temps manque pour la concertation et aussi pour recueillir l'avis déterminant des conseils d'école. Les 24.000 communes de France comptant au moins une école doivent rapidement se positionner.

La publication du décret qui permettrait de revenir dès la rentrée 2017 à la semaine de quatre jours (voir l'article ci-dessous du 30 mai 2017) serait prévue pour début juillet 2017, malgré les avis négatifs émis le 8 juin par le Conseil national d'évaluation des normes et par le Conseil supérieur de l'Education (voir notre article du 8 juin 2017).
Un temps contrariées de ne pas avoir été conviées à la préparation du texte (voir nos articles des 1, 2 et 8 juin 2017), les associations d'élus ne devraient finalement pas trop protester sur le texte lui-même, et choisir de concentrer leur énergie dans la négociation de la pérennisation du fonds de soutien à l’organisation des activités durant le temps périscolaire (puis de son montant et des critères d'attribution).
"Nous ne remettons nullement en cause la mise en œuvre des mesures conduites par le ministre, il est simplement impératif que toutes celles qui auraient une incidence sur nos collectivités aient pu être discutées avec nous en amont", a ainsi déclaré le président de France Urbaine, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole, en sortant du ministère le 13 juin dernier.
Comme la délégation des élus de l'AMF six jours plus tôt (voir notre article du 8 juin 2017), celle de France Urbaine* rapporte dans un communiqué que Jean-Michel Blanquer "a confirmé ne pas vouloir forcer les communes à revenir à la semaine de 4 jours, mais seulement leur donner la possibilité de le faire si un consensus local devait y pousser".

"La plupart veulent se donner au moins une année"

Pour l'heure, selon l'association France Urbaine, interrogée par ToutEduc, il serait "difficile de quantifier" le nombre de villes qui veulent revenir à la semaine de 4 jours, "mais la plupart veulent se donner au moins une année pour organiser la concertation avec les acteurs concernés". "Au moins une année", précise David Constans-Martigny, conseiller à France Urbaine, "car les villes ont déjà signé les accords avec les associations, recruté les animateurs, programmé les équipements sportifs et culturels et parce que les parents sont déjà inscrits sur les activités périscolaires, ce qui pourrait engendrer des problèmes dans leur organisation".
Pour l'instant, indique France Urbaine, seule la ville de Nice a annoncé un retour à la semaine de 4 jours dès la rentrée prochaine. Cela aurait été validé par le Dasen suite à l'avis favorable de 70 % des conseils d'école, rapporte Agnès Le Brun, vice-présidente et rapporteure de la commission Education de l'AMF. Pour elle aussi, il n'y aurait "pas de raz-de-marée" à attendre non plus pour la rentrée prochaine. Même Marseille attendrait la rentrée 2018.

Les villes "décidées", ou presque...

Pour le conseiller de France Urbaine, "deux grands cas de figure" émergent. Les villes "dans lesquelles il n'y avait rien" en matière d'offre périscolaire auparavant, "et où ça a été compliqué car il a fallu tout inventer", villes qui pourraient donc revenir à l'organisation d'avant la réforme. Deuxième cas de figure, "des villes comme Angers et Toulouse, qui avaient déjà la culture du périscolaire depuis des années et où ce ne serait pas surprenant que soit gardé le périscolaire sous une forme ou une autre". D'autres villes ne reviendraient pas sur les 4,5 jours, comme Rennes et Nantes qui attendent toutefois le résultat de la concertation pour agir", précise David Constans-Martigny. Il n'y aurait pas de changement de rythmes scolaires envisagé non plus à Paris.
Nos confrères de la presse quotidienne régionale suivent pas à pas les prises de position des maires. Carcassonne aurait ainsi déjà transmis à l’Académie son souhait de revenir aux 4 jours dès la rentrée 2017. Perpignan pourrait également opter pour les 4 jours dès la rentrée 2017, ainsi que Versailles et Poissy dans les Yvelines, ou encore Colombes dans les Hauts-de-Seine.
Mais la plupart des villes veulent prendre le temps de la concertation et/ou de la réorganisation, comme Bordeaux et Roubaix. En Seine-et-Marne, même Meaux attendrait la rentrée 2018 et Brie-Comte-Robert s’accorderait "un an de réflexion avant de trancher". Briançon estime que "le temps de la concertation est incompressible". 
Quant aux Mureaux, la concertation serait l'occasion de s'interroger sur "la semaine des 5 jours".

Une probabilité que les petites communes reviennent à 4 jours

A l'AMF, Agnès Le Brun émet aussi l'hypothèse que les toutes petites communes, rurales notamment, reviennent sur cette organisation du temps scolaire, car c'est notamment pour celles-ci "que la mise en place a été très compliquée en matière d'organisation". Ce changement pourrait concerner dès la rentrée 2017 celles "qui ont été obligées de faire participer les parents au coût des activités périscolaires".
Agnès Le Brun évoque aussi une probabilité qui pourrait concerner les petites villes du Finistère, son département (elle est maire de Morlaix), celle de garder les activités culturelles mais sur "une organisation autre que celle que nous avait imposée la réforme". Parce qu'ici "les PEDT ont été construits sur la base des anciens PEL (projets éducatifs locaux), qui étaient déjà très structurés notamment grâce à l'existence de la culture bretonne. On garderait les activités le matin, à la pause méridienne et le soir mais il y a des chances que l'on rende le mercredi aux parents".

*La délégation de France Urbaine du 14 juin 2017 (notre photo) était composée de Christian Estrosi, maire de Nice, président de la métropole Nice Côte d’Azur, d’Yvon Robert, maire de Rouen, d’Emmanuelle Cuny, adjointe au maire de Bordeaux et vice-présidente de la commission éducation et de Myriam Naël, adjointe à la maire de Nantes (photo).