Transports - Décentralisation du stationnement payant : le gouvernement veut reporter la réforme à 2018
Le gouvernement va proposer de reporter au 1er janvier 2018, au lieu du 1er octobre 2016, l'entrée en vigueur de la réforme qui permettra aux maires de relever le montant des PV de stationnement, a annoncé le 24 septembre à l'AFP la mission interministérielle sur la décentralisation du stationnement (Mids). "Ce report va être proposé pour des raisons techniques", a précisé Stéphane Rouvé, délégué de la Mids, confirmant une information des Echos. "Il appartiendra au Parlement de se prononcer sur cette proposition", a-t-il ajouté.
Votée dans le cadre de la loi Maptam de janvier 2014 sur les métropoles, cette réforme qui consiste à "dépénaliser" le stationnement impayé doit permettre aux maires de fixer à la fois le prix du stationnement et le montant de l'amende qui sera infligée au conducteur qui ne l'aura pas payée. Ce transfert de compétence, à l'origine prévu le 1er janvier 2016, avait déjà été reporté de neuf mois en 2015 par le Parlement dans le cadre de la loi Notr, en raison du traitement massif de données qu'impliquera le futur dispositif.
Selon Les Echos, le gouvernement aurait décidé ce nouveau report pour éviter l'entrée en vigueur avant la présidentielle de 2017 d'une mesure impopulaire auprès des automobilistes. Une hypothèse démentie par la Mids. "Le gouvernement est favorable à ce transfert, qui va donner de nouveaux outils aux élus locaux, pour renforcer leur politique en faveur des transports publics. Mais il faut la mettre en oeuvre dans les meilleures conditions possibles", assure Stéphane Rouvé. En jeu, notamment : la mise en place d'un système informatique centralisé, pour le traitement des futurs PV. "Ce système est lourd à mettre en oeuvre, il ne sera prêt qu'en octobre 2017", explique le délégué de la Mids.
Le service des contentieux, qui traitera les amendes en lieu et place des officiers du ministère public, sera basé à Limoges. "Ça implique de trouver des locaux et de recruter du personnel", a-t-il ajouté, évoquant des "délais techniques plus longs que prévu". La dépénalisation du stationnement impayé "était à l'origine un amendement parlementaire, et non un projet de loi", voté à l'initiative du gouvernement. "Du coup, il n'y a pas eu à l'époque toutes les études d'impact qui auraient dû être menées", a justifié Stéphane Rouvé.
Les maires réclament depuis plusieurs années cette réforme, pour pouvoir augmenter le montant des PV. Beaucoup comptaient sur son entrée en vigueur dès 2016 pour compenser la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales prévue dans le cadre du budget 2016. Le montant des amendes est passé à 17 euros le 1er août 2011, alors qu'il était resté à 11 euros depuis 1986. Un niveau qui reste trop peu dissuasif, selon de nombreux maires, pour inciter les automobilistes à payer leur stationnement.
Les associations d'automobilistes de leur côté se sont élevées contre la réforme, estimant qu'elle reviendrait à faire du stationnement une "variable d'ajustement budgétaire", en ouvrant la voie à des hausses incontrôlées.