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Transports - Débat public à la rentrée sur le premier téléphérique urbain en Ile-de-France

Réuni le 13 juillet, le conseil du Syndicat des transports d'Ile-de-France a annoncé le lancement fin septembre du débat public sur le premier projet de téléphérique urbain de la région, entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. Il a aussi voté le plan de financement du prolongement du RER E, à l'ouest de Paris, et validé l'augmentation de 3 euros au 1er août du passe Navigo à tarif unique.

Connu depuis 2008 sous le nom de Téléval, le projet de téléphérique entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), qui doit également traverser les communes de Limeil-Brévannes et Valenton, va revenir sur le devant de la scène à l'automne. Le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) a annoncé mercredi 13 juillet que le projet, qui portera finalement le nom d'exploitation de Câble A, fera l'objet d'une concertation publique du 26 septembre au 28 octobre prochain. Initié par les collectivités locales, il s'agit du "premier projet à l'étude lancé sur le territoire francilien", a souligné le Stif. Les projets de téléphériques urbains sont actuellement en vogue en France, le premier devant entrer en service à Brest fin octobre. Toulouse espère le sien pour 2017 et Grenoble pour 2021.
La future liaison aérienne francilienne, longue de 4,5 kilomètres et équipée de cabines de 10 places, espacées de 30 secondes, est prévue pour transporter 6.000 à 14.000 passagers par jour. Son coût est estimé à "environ 120 millions d'euros, selon les différentes variantes et configurations des stations". Au moment de la première validation du dossier par le Stif, en 2013, le montant évoqué était de 72 millions d'euros.
Treize autres projets du même type ont été recensés par le Stif dans la région. "Une analyse des différents projets, de leur opportunité et de leur faisabilité" sera réalisée au premier semestre 2017, sauf pour le projet de téléphérique du plateau de Saclay (Essonne), qui sera intégré à "une étude globale de la desserte de la partie Est du plateau", prévue à l'automne 2017, a indiqué le Syndicat dans un communiqué.

Prolongement du RER E vers Mantes-la-Jolie

Lors de la réunion de son conseil le 13 juillet, le Stif a par ailleurs validé le plan de financement du prolongement du RER E. Le projet Eole de liaison express Est-Ouest, qui prévoit de relier la gare Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie, via notamment un tunnel de 8 kilomètres jusqu'à Nanterre (Hauts-de-Seine), sera mis en service "à horizon 2022" sur ce premier tronçon et 2024 sur la totalité du tracé, a indiqué le Stif dans un communiqué, alors que l'ouverture de la ligne était jusqu'à présent prévue en 2020 jusqu'à Nanterre et 2022 jusqu'à Mantes-la-Jolie. Le plan de financement du dossier "aurait dû être signé à l'été 2014", a expliqué à l'AFP un porte-parole du Stif pour justifier ce report.
Le prolongement, qui inclut aussi des travaux de "réaménagement de la ligne existante" sur 47 kilomètres et la création de trois gares, coûtera 3,8 milliards d'euros, principalement financés par la Société du Grand Paris (1,4 milliard) et la région (1 milliard). Le solde (1,4 milliard) sera payé par l'Etat, les trois départements traversés (Paris, Hauts-de-Seine, Yvelines), la SNCF et le Stif. En début d'année, le coût du projet Eole était évalué à 3,5 milliards d'euros. Lors du débat public fin 2010, une fourchette de 2,2 à 2,8 milliards avait été évoquée. Le protocole global de financement adopté par le Stif ne comprend pas l'acquisition de 125 trains neufs, pour un montant "de l'ordre de 2 milliards d'euros", à la charge du Stif.
A terme, la future ligne doit réduire de 52 à 35 minutes le temps de parcours entre Mantes-la-Jolie et La Défense, pour un trafic total de 620.000 voyageurs par jour avec la branche Est, en service depuis 1999.

A.L. avec AFP

Hausse de 3 euros du passe Navigo au 1er août
Le Stif a aussi validé le 13 juillet la hausse de 3 euros du passe Navigo, le titre de transport des abonnés franciliens, qui avait été annoncée fin juin par la présidente de région LR Valérie Pécresse. A partir du 1er août, le passe Navigo à tarif unique, créé par l'ancienne majorité socialiste avant les élections régionales, va ainsi passer de 70 à 73 euros. Dans un communiqué, le Stif, présidé par Valérie Pécresse, rappelle qu'un protocole a été signé entre l'Etat et la région fin juin, pour "assurer un financement pérenne du système de transports francilien", et combler "l'impasse de 300 millions" pour le financement du passe Navigo.
"Les recettes nouvelles apportées par le gouvernement (100 millions d'euros avec la hausse régionale de la taxe sur les carburants et 200 millions d'euros de hausse et d'harmonisation du Versement transport payé par les entreprises) permettent de limiter la hausse des tarifs pour les usagers", affirme le Stif. L'augmentation du passe Navigo servira à acquérir ou rénover 708 nouveaux trains d'ici 2021, avec en priorité d'ici à fin 2016, les lignes des RER B, E et D, des transiliens J, L et N.
Elle servira aussi à renforcer la sécurité dans les bus et les gares routières, assure le Stif. Par ailleurs, "un plan d'investissement de 30 millions d'euros doit permettre de créer de nouvelles lignes de bus et d'en renforcer d'autres".
Le 13 juillet au matin, une poignée d'élus socialistes du conseil régional, dont le chef du groupe, Carlos Da Silva, a distribué des tracts devant le siège du Stif pour dénoncer la hausse du passe, "injustifiable et inadmissible" alors que "Mme Pécresse n'en avait nullement besoin", selon Carlos Da Silva. Les administrateurs PC-Front de gauche du Stif ont également déploré cette hausse dans un communiqué, proposant plutôt une augmentation du versement transport des entreprises "dans les secteurs les plus favorisés de la région, à l'ouest", ce qui a été refusé.
Dans un autre communiqué, le président du groupe Les Républicains du conseil régional, Thierry Solère  souligne que "la précédente majorité avait augmenté de plus de 20% le tarif des transports ces six dernières années pour un résultat toujours plus médiocre" et que Valérie Pécresse a au contraire "sauvé le passe Navigo".  A.L. avec AFP