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Mobilité - Transports en Ile-de-France : le Passe Navigo va augmenter de 3 euros le 1er août

Le Passe Navigo à tarif unique va augmenter de 3 euros à partir du 1er août, pour s'établir à 73 euros par mois, a indiqué à l'AFP le 27 juin Stéphane Beaudet, vice-président (Les Républicains) chargé des transports à la région Ile-de-France. Cette hausse du titre de transport des abonnés franciliens est "une augmentation normale (…), comme elle avait lieu tous les ans", et servira notamment à "la rénovation et au renouvellement du matériel roulant", a-t-il ajouté. Elle ne servira pas à combler le déficit du passe Navigo, qui sera lui financé par la hausse de deux taxes sur les carburants et entreprises, annoncée le même jour par Matignon, a-t-il affirmé.

Protocole Etat-région

Lundi 27 juin au matin, l'Etat et la région ont en effet signé un protocole actant des "moyens supplémentaires" pour assurer "un financement pérenne du système de transports franciliens", répartis "entre les usagers des transports en commun, via le levier tarifaire, les usagers des routes franciliennes, via une modulation régionale de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, ndlr), et enfin les employeurs de plus de 11 salariés via une hausse du versement de transport, avec notamment une harmonisation progressive des taux applicables dans les départements de petite couronne". Le gouvernement a précisé qu'il soutiendra les modifications législatives nécessaires dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2017. L'Etat et la région s'engagent aussi "à finaliser la revoyure du CPER 2015-2020 afin qu'elle puisse être validée par l'assemblée régionale à l'automne prochain", ont-ils également assuré dans un communiqué commun.
Pour Stéphane Beaudet, ce protocole "entérine le fait qu'il y avait bien un déficit de 300 millions du passe Navigo comme nous l'affirmions". La présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains) a dénoncé à plusieurs reprises l'absence de financement du passe Navigo, une mesure créée par l'ancienne majorité socialiste juste avant les élections régionales. Elle déplorait un trou de 300 millions d'euros par an dans les caisses du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), qu'elle préside, et avait réclamé au Premier ministre Manuel Valls une ressource pérenne pour pouvoir maintenir le passe à tarif unique. Faute de solution, elle avait, le 20 juin, brandi la menace d'une hausse spectaculaire du passe, pour le porter à 80 ou 85 euros. 
A travers l'accord qui vient d'être trouvé, les élus de la majorité du Conseil régional (LR, UDI et MoDem) ont souligné dans un communiqué que les usagers échappaient "à la très forte augmentation de 15 euros qu'il aurait fallu instaurer pour éponger la dette laissée par la gauche". A gauche justement, Carlos Da Silva, président du groupe socialiste au Conseil régional, estime que la hausse du forfait unique est "le premier grand reniement de Valérie Pécresse", qui "n'avait pas besoin de l'augmenter", puisque le gouvernement vient de lui offrir "deux autres leviers", "suffisants", pour le développement des transports. "3 euros, c'est une augmentation de près de 5%, c'est beaucoup pour les Franciliens", a-t-il ajouté.

Augmentation du versement transport

"C'est encore aux usagers que Valérie Pécresse et Manuel Valls demanderont de régler la grande part de l'addition", a déploré pour sa part le Front de Gauche, affirmant que ce n'était "que le début. D'autres hausses s'ajoutant à celle-ci sont d'ores et déjà envisagées". Mais il a cependant salué l'augmentation du versement transport pour les entreprises, tout en la jugeant "insuffisante" (elle est de 0,1%, ndlr) et en réclamant son instauration uniquement "dans les zones les plus favorisées, Hauts-de-Seine et Ouest parisien", a précisé Jaques Baudrier, élu PCF au Stif. 
De son côté,  le Medef Ile-de-France s'est insurgé le 27 juin contre la hausse du versement transport payé par les entreprises dans le cadre du passe Navigo."Nos entreprises, dans le contexte actuel (...), entre les attentats, la loi El Khomri, les inondations, n'en peuvent plus et sont totalement opposées à cette augmentation du versement transport", a déclaré à l'AFP Eric Berger, président de l'organisation patronale dans la région. "A une période où le gouvernement a décidé de baisser les charges des entreprises, il se trouve qu'en Ile-de-France, on est train de matraquer une nouvelle fois" ces entreprises, a déploré Eric Berger. Il a réclamé que le Medef puisse "participer au conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif)". "Ca nous permettrait de voir clairement au niveau du Stif les budgets, les financements", a-t-il expliqué. "Il faut que nous soyons partie prenante car on ne peut pas mettre les entreprises devant le fait accompli", a insisté le responsable patronal. "Les entreprises ne sont pas des vaches à lait", a-t-il tonné.

 

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