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Finances locales - De sombres perspectives pour l'investissement des petites villes

En 2014, l'investissement des petites villes a reculé de 16,4% par rapport à 2013, révèle une étude de la Banque postale réalisée pour l'Association des petites villes de France (APVF). En atteignant 6,5 milliards d'euros l'année dernière, l'investissement des communes de 3.000 à 20.000 habitants a connu un recul particulièrement prononcé. Selon la direction générale des finances publiques (DGFIP), la réduction de l'investissement de l'ensemble des communes aurait en effet été inférieure (-14,1%).
Ce chiffre traduit l'état d'esprit dans lequel se trouvent les élus en début de mandat par rapport aux investissements à lancer. Mais, comme d'autres études l'ont déjà montré, il résulte aussi pour une bonne part de la dégradation de l'autofinancement, c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement. Comme celui des autres collectivités, l'autofinancement des petites villes a d'ailleurs connu une érosion continue (-4% et -4,6% respectivement en 2012 et 2013), qui s'est accentuée en 2014 (-7,3%). Il s'est établi, ainsi, l'année dernière à 4 milliards d'euros.
Avec les nouvelles baisses de dotations programmées en 2016 et 2017 (-3,67 milliards d'euros en moins chaque année pour l'ensemble des collectivités, après une baisse de ce montant appliquée en 2015), l'autofinancement des petites villes va poursuivre sa chute, d'après des simulations que les responsables de La Banque postale et de l'APVF ont présentées ce 1er juillet. Entre 2015 et 2017, il devrait décroître en moyenne de 5,5% chaque année, si l'on suppose que toutes les communes vont faire des efforts de maîtrise de la croissance des charges de fonctionnement.
Ce chiffre moyen masque de fortes disparités. Un quart des 3.102 petites villes pourraient ainsi connaître une réduction de leur autofinancement supérieure à 10% par an. Ces communes cumulent les handicaps : sans marges de manoeuvre fiscales, elles ont des dépenses de fonctionnement contraintes élevées. A l'opposé, 12% des petites villes – celles qui ont la possibilité de relever les taux d'imposition et ont des dépenses faiblement contraintes – connaîtront une évolution positive de leur autofinancement (+0,7% en moyenne par an).
Un peu moins de la moitié des petites villes auraient le choix de s'endetter. Avec une augmentation de 1,5 milliard d'euros entre 2014 et 2017 de l'encours de dette de l'ensemble des communes de 3.000 à 20.000 habitants, une "stabilisation de l'investissement" est envisageable, mais "pas un cycle de reprise classique pour une fin de mandat", indique la Banque postale.