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Finances locales - Budgets 2015 des petites villes : l'investissement et le budget de la culture, premières victimes de la baisse des dotations

L'impact de la baisse des dotations de 3,7 milliards d'euros en 2015 prévu par le projet de loi de finances va conduire à des ajustements très importants des budgets locaux, prévient l'Association des petites villes de France (APVF). Pour mesurer précisément les effets de cette mesure, l'association présidée par le député-maire PS d'Annonay, Olivier Dussopt, a interrogé 200 petites villes. Les résultats donnent raison aux élus locaux qui, depuis plusieurs mois, redoutent une chute de l'investissement local. "70% des petites villes interrogées vont connaître en moyenne (en 2015) une baisse de 20% de leurs investissements", prévient l'APVF. Mais il ne s'agit que d'une moyenne. Si certaines villes ne réduiront l'année prochaine leurs investissements que de 10 %, d'autres seront contraintes d'appuyer plus fortement sur la pédale de frein (- 40%). Les petites villes iront-elles jusqu'à abandonner certains investissements ? 23% de celles qui sont interrogées répondent par l'affirmative. Mais la majorité (64%) préfère "rééchelonner" les investissements.
Les dépenses de fonctionnement vont aussi faire les frais de la nécessité de limiter la dépense publique. Ce terme générique désigne certes des frais courants, mais aussi des services publics. Des petites villes (10%) envisagent d'aller jusqu'à fermer partiellement certains d'entre eux. Compte tenu du poids de la masse salariale dans les dépenses de fonctionnement des communes (souvent 50%), une majorité d'entre elles (56%) est tentée de ne pas renouveler ou de supprimer certains postes. Pour réduire les frais de personnel, la mutualisation des services et des moyens a également le vent en poupe. 59% des petites villes vont la renforcer.
Autre dépense non négligeable, les subventions (notamment aux associations) pourraient être réduites, voire supprimées, dans plus du tiers des petites villes (36%). Les villes vont par ailleurs passer le rabot dans leurs dépenses. Ces coupes devraient concerner au premier chef la culture. 95% des villes de 3.000 à 20.000 habitants interrogées envisagent de dépenser moins en faveur de ce poste. Les budgets dédiés à la voirie et à l'environnement sont aussi, par la force des choses, dans la ligne de mire des élus, mais dans une mesure un peu moindre. A l'opposé, très peu de villes envisagent de rogner fortement les budgets consacrés au logement et aux crèches.
Mais les économies de gestion ne suffisant pas, 57% des maires de petites villes recourront en 2015 à des ressources additionnelles. Parmi eux, 30% augmenteront les taux des impôts locaux et 30% institueront des taxes et des redevances nouvelles (taxe de séjour par exemple). Enfin, 33% des maires disent qu'ils n’appliqueront pas certaines normes jugées trop complexes et trop coûteuses.