Habitat - De BBC 2005 à RT 2012 : pas d'impact significatif sur le coût du logement

Après l'avoir présentée aux professionnels lors de réunions régionales organisées à travers la France en septembre et en octobre, Cerqual - la filiale de l'association Qualitel, l'un des acteurs majeurs de la certification des logements (dont 79% dans le parc social) - publie les résultats d'une étude intitulée "De BBC 2005 à RT 2012, quel impact sur la construction de logements ?". L'objectif est de mesurer l'impact économique éventuel et les effets sur les modes constructifs du passage de la norme BBC 2005 (bâtiment basse consommation) à la nouvelle norme RT 2012 (réglementation thermique). Cette dernière s'applique déjà aux bâtiments d'habitation situés en zone Anru depuis le 28 octobre 2011 (voir notre article ci-contre du même jour) et deviendra la règle pour l'ensemble des logements à compter du 1er janvier 2013 (date du permis de construire).
Pour mener à bien cette évaluation, deux bureaux d'études techniques - experts au sein du groupe "applicateurs" de la RT 2012 - et un économiste ont été mandatés par Cerqual, afin de passer au crible un échantillon de huit opérations de logements neufs certifiées BBC 2005 Effinergie et situées dans des zones climatiques différentes : Mantes-la-Jolie, Nantes, Nice, Saint-Jory (Haute-Garonne), Tourcoing, Vénissieux, Vincennes et Wittenheim (Haut-Rhin).
Les résultats apparaissent plutôt encourageants, même si "les conclusions ne sont pas forcément valables pour de petits bâtiments collectifs d'habitation (de 4 à 6 logements), présentant une moindre compacité". Cette réserve posée, les experts estiment que "la conclusion de [l']étude menée sur ces opérations est qu'il n'y a pas d'infaisabilité technique pour passer du BBC 2005 à la RT 2012". Sur un plan économique, "les coûts induits restent limités". Selon les opérations analysées, ils vont de +0,5% à +3,5% pour atteindre la norme RT 2012. Selon l'économiste de la construction qui a piloté ce volet de l'étude, "la plupart du temps, le surcoût avoisine 0,5% pour les trois niveaux, y compris le niveau C, le plus exigeant". De façon logique, les programmes qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux qui étaient déjà en avance sur la norme BBC 2005, grâce notamment à une très bonne conception du bâti.
Si l'étude ne voit donc pas d'obstacle ni d'impact particulier pour le passage de BBC 2005 à RT 2012, elle met cependant en valeur un certain nombre de points de vigilance. C'est notamment le cas de la nécessité de prévoir un temps d'adaptation pour les bureaux d'études thermiques, afin qu'ils assimilent la nouvelle méthode de calcul et les nouveaux logiciels. Les experts insistent aussi sur l'enjeu "primordial" d'une conception bien étudiée et d'un calcul thermique en amont. Enfin, il apparaît qu'"il faut aussi vérifier que les compétences techniques nécessaires sont présentes localement, pour le calcul de l'installation, [et que] l'entretien et la maintenance des systèmes choisis innovants ne doivent pas être oubliés (systèmes solaires, pompe à chaleur avec ECS...)". 

 

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