Santé - Dans sa plateforme 2017-2022, la FHF plaide pour une "réorganisation globale"

A l'approche des échéances électorales, la Fédération hospitalière de France (FHF) publie sa plateforme de propositions 2017-2022. Intitulée "L'hôpital et les établissements médicosociaux prennent soin de nous, prenons soin d'eux", ce document d'une cinquantaine de pages - "fruit d'un long travail de réflexion et de concertation" et complété d'un "cahier technique" de 200 pages - fait l'objet d'une d'une présentation soignée. Il se double d'un site dédié à la concertation sur le projet, ouvert à la fois aux professionnels et au grand public. La FHF, dont le salon Hôpital Expo se tiendra entre les présidentielles et les législatives, du 16 au 18 mai 2017, compte ainsi peser à la fois sur le débat électoral et sur les premières décisions du futur président et de son gouvernement.

Pour une "réorganisation globale"

La plateforme de la FHF regroupe "douze orientations politiques [...] afin de donner un nouvel élan rassembleur au système de santé" et "cinquante propositions détaillées [...] afin de décliner les orientations générales en autant d'actions de déverrouillage de notre système de santé et de libération des énergies des professionnels de santé et médicosociaux". L'un des principes directeurs de la démarche est d'ailleurs de remplacer "la politique des économies au rabot" par un réorganisation globale.
Parmi les douze orientations proposées, certaines sonnent de façon familière, car portées de longue date par la FHF. Elles préconisent ainsi d'"engager la convergence des devoirs" entre tous les acteurs de santé, de "respecter et prendre soin des professionnels de santé" (en préservant notamment les effectifs au lit du malade) ou encore de poursuivre la dynamique des groupement hospitaliers de territoire (GHT) - que la FHF soutient depuis l'origine - en les ouvrant à la médecine de proximité.
Certaines orientations sont moins consensuelles, comme la reprise de l'idée consistant à réguler l'installation des médecins libéraux dans les territoires (c'est aussi la première question posée sur le site de concertation pour le grand public). De même, sans remettre en cause le principe du financement à l'activité, la FHF prône "un nouveau modèle de financement qui, tout en conservant l'essence de la T2A [tarification à l'activité, ndlr] s'oriente résolument vers la prise en charge des maladies au long cours, des soins d'urgence, de suite et de réadaptation, mais aussi de développement des parcours de soins". Elle se montre également favorable à l'engagement d'une réflexion pour la définition d'objectifs régionaux de dépenses d'assurance maladie.

"Recentrer" les ARS et mieux intégrer le médicosocial aux GHT

D'autres orientations sont plus innovantes, comme celle consistant à "engager une révolution dans l'organisation de notre système en le fondant désormais sur le principe de la responsabilité populationnelle pour l'ensemble des acteurs d'un territoire". Ce principe devrait notamment conduire à "recentrer" le ministère de la Santé et les agences régionales de santé (ARS) sur des tâches de pilotage stratégique de l'offre de soins et d'appui aux initiatives de réorganisation prises par les territoires de santé. Autrement dit, de laisser davantage de marge de manœuvre aux acteurs locaux.
La priorité n°6 demande d'ailleurs très clairement de "donner des marges d'action accrues aux établissements publics pour leur permettre de s'adapter plus vite aux réalités territoriales". Cet objectif passerait notamment par un assouplissement des modalités de gestion, par une élaboration de projets médicaux qui ne fassent pas "l'objet d'injonctions par les ARS", mais proviennent "d'un travail partagé par les acteurs du territoire hospitalier".
Sur le secteur médicosocial, la FHF préconise une intégration complète "dans les territoires de santé et de bien-être, par le biais de la responsabilité populationnelle". A ce titre, elle recommande notamment un renforcement de l'offre médicosociale publique et la mise en place d'un "juste niveau de médicalisation" pour éviter les hospitalisations injustifiées. Elle considère aussi que "la participation ou l'association du médicosociale aux GHT doit être résolument encouragée".

 

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