Santé - Groupements hospitaliers de territoire : une "vraie révolution" pour la FHF
Présentant ses vœux à la presse, le 19 janvier, Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) - et maire de Fontainebleau -, a qualifié de "vraie révolution" la généralisation des groupements hospitaliers de territoire (GHT), prévue par la loi de modernisation de notre système de santé, en attente de la décision du Conseil constitutionnel pour sa promulgation (voir notre article ci-contre du 21 décembre 2015).
Le caractère obligatoire des GHT est "un immense pas"
Pour le président de la FHF, avec "les GHT, c'est une révolution silencieuse que vivent les hôpitaux. On n'en parle pas beaucoup, mais c'est une vraie révolution". La loi Santé prévoit en effet que les GHT - qui succèdent aux communautés hospitalières de territoires, organisées sur une base volontaire et au bilan mitigé - auront un caractère obligatoire et couvriront tout le territoire. Pour Frédéric Valletoux, ce caractère obligatoire constitue "un immense pas". En principe, chaque établissement devra avoir conclu une convention lui permettant d'intégrer un GHT avant le 1er juillet 2016.
Pour appuyer son engagement en faveur des GHT, la FHF a fait intervenir, lors de vœux, Jacqueline Hubert, directrice générale du CHU de Grenoble, et le Docteur Frédéric Martineau, président de la Conférence des présidents de commissions médicales d'établissement de centres hospitaliers. Tous deux sont d'ardents défenseurs des GHT. En mai dernier, ils ont d'ailleurs remis à Marisol Touraine un rapport intermédiaire dithyrambique sur les groupements, évoquant un "outil plébiscité par la communauté hospitalière" (voir notre article ci-contre du 28 mai 2015). Le rapport définitif de la mission devrait être remis "fin janvier-début février".
Discrétion sur la gouvernance
Dans son intervention, le docteur Martineau a indiqué que le nombre de GHT, qui reste à déterminer, devrait être "relativement important" pour éviter les "mégastructures". Selon lui, "si on tient compte du dossier médical partagé et d'un bassin de population, on ne peut pas imaginer une centaine de GHT, ni même 150".
De son côté, la FHF "a redit l'importance pour les établissements de se saisir de cette question et de définir des projets médicaux partagés à l'échelle des territoires". En 2016, la Fédération "œuvrera pour la mise en place des GHT - elle a d'ailleurs constitué une commission 'ressources humaines' pour accompagner ces changements - et déclinera des propositions concrètes pour leur réussite".
En revanche, la FHF - qui représente pourtant aussi les élus présidents des conseils d'administration d'hôpitaux - est restée discrète sur un point qui ne fait pas consensus. Malgré les tentatives d'amendements du Sénat, la loi Santé écarte en effet les élus des conseils de surveillance des GHT, alors que ces derniers ont précisément pour but de fédérer les établissements de soins publics (voir notre article ci-contre du 21 décembre 2015).