Coronavirus / Handicap : les MDPH s'adaptent, mais ne s'arrêtent pas
Face à la crise sanitaire liée à la diffusion généralisée du coronavirus et au passage en phase 3, les modalités de fonctionnement des MDPH (maisons départementales des personnes handicapées) "doivent faire l'objet d'une vigilance accrue". C'est ce que qu'annoncent, dans un communiqué commun du 16 mars, la secrétaire d'État auprès du Premier ministre en charge de personnes handicapées et l'Assemblée des départements de France (ADF). L'objectif visé est double. D'une part, limiter les risques d'exposition au virus des personnes en situation de handicap, "dont l'état de santé les rend plus fragiles et vulnérables aux complications de santé". D'autre part, assurer également une continuité de service auprès des personnes en situation de handicap, afin d'éviter toute situation de ruptures de droits.
Cette double ambition se traduit par l'annonce d'une série de mesures. La première est la moins inattendue dans le contexte de confinement généralisé : l'accueil physique dans les MDPH est suspendu. Il se limitera dorénavant aux seuls accueils sur rendez-vous "justifiés par une situation d'urgence".
En contrepartie, plusieurs dispositions doivent assurer une continuité de réponses aux besoins des personnes en situation de handicap. Conformément à leurs plans de continuité de l'activité (PCA), déclenchés en lien avec les services départementaux, et pour "éviter tout isolement", chaque MDPH va donc mettre en place un accueil téléphonique renforcé, avec un numéro d'appel dédié, qui devrait être communiqué très rapidement. Dans le même temps, les MDPH "organisent un suivi à distance des demandes selon le moyen le plus adapté à chaque situation" (téléphone, messagerie électronique...). Elles mettent également en œuvre un "circuit de traitement court" pour accompagner les situations de retour au domicile de personnes en situation de handicap accueillies jusqu'alors en établissement médicosocial (voir notre article dans l'édition de ce jour). Dans ce cadre, les demandes de prestation de compensation du handicap (PCH) doivent être traitées "sans délai". Enfin, les MDPH sont invitées à "adapter les modalités de fonctionnement" des commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) à la situation, afin de permettre les décisions urgentes.
Le communiqué commun du gouvernement et de l'ADF précise également que "dans chaque département, une coordination est mise en place entre les représentants de l'État, du département et des MDPH afin de faciliter l'organisation de cette continuité, et la coordination des interventions à domicile indispensables à l'instruction de droits en cours ou de demandes urgentes".