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Emploi / Social - Contre le repli de l'emploi à domicile, la Fepem fait valoir les atouts du secteur

La Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) a présenté ce mardi 20 mai à la presse sa perception des évolutions du secteur de l'emploi à domicile. A l'appui des rapports 2014 des branches "salariés" et "assistants maternels" du particulier employeur, la Fepem a confirmé un "recul historique de l'emploi déclaré à domicile", avec la suppression de 11.000 emplois équivalents temps plein (ETP) en 2012 (voir ci-contre notre article du 26 mars 2014). Outre la crise se traduisant dès 2009 par une diminution des heures déclarées, l'"instabilité des règles applicables à l'emploi direct"* depuis 2011 "accentue le repli", observe la Fepem. Désormais, "l'activité de garde d'enfants n'est plus épargnée", alerte la Fédération qui observe un ralentissement  de l'activité des assistantes maternelles depuis fin 2011. 

Miser sur les employeurs âgés  

Face à ces évolutions, la Fepem reporte ses espoirs sur un public : les personnes âgées, qui représentent un "vivier d'emplois considérable", selon Isabelle Puech, directrice de l'Observatoire des emplois de la famille. En se fondant sur des projections démographiques, l'Observatoire de la Fepem estime que "les besoins d'aide aux personnes âgées de 80 ans ou plus en emploi direct ou mandataire devraient générer d'ici 2040 un peu plus de 86.000 ETP supplémentaires", en plus des 99.000 ETP d'aujourd'hui.
Dans le prolongement de sa contribution à la concertation sur le projet de loi vieillissement, la Fepem a d'ailleurs récemment fait valoir auprès de la ministre des affaires sociales la nécessité que la loi reconnaisse le "libre choix" des personnes et garantisse l'"équité" des différents modes d'intervention à domicile dans le cadre de l'APA. "Le mode mandataire n'est pas le low cost du prestataire", pour Marie Béatrice Levaux, présidente de la Fepem. Le coût est pourtant un argument de poids auprès des pouvoirs publics et "l'emploi direct reste le moins coûteux", selon la présidente. Cette dernière se réjouit que la Fepem soit désormais reconnue comme "un vrai partenaire" des départements (voir ci-contre notre article du 13 mai), qualifiant la convention de partenariat récemment signée avec l'ADF de "très importante symboliquement".

Généraliser les relais assistants de vie

Quant à la professionnalisation attendue du secteur, elle serait en marche avec "plus de 175.000 départs en formation" depuis 20 ans, selon l'institut Iperia, un organisme de formation dédié aux employés à domicile. Les relais assistants de vie (RAV), actuellement au nombre de 100 et expérimentés dans 28 départements, contribueraient à ce mouvement en permettant aux assistants de vie d'accéder à divers cycles de formation. Ainsi, toujours dans le cadre de la future loi Vieillissement, la Fepem a proposé de généraliser ces RAV qui "[créent] une dynamique de réseau" et qui "inscrivent les assistants de vie dans une communauté d'accompagnement".
Par ailleurs, la professionnalisation a conduit à la création de trois titres professionnels de niveau V : "assistant de vie dépendance", "employé familial" et "assistant maternel/garde d'enfants". Enfin, la Fepem a fait part de la conclusion récente d'un accord dans la branche des salariés du particulier employeur établissant une nouvelle classification des emplois familiaux. Cet enjeu de structuration du secteur serait partagé par d'autres pays européens. La Fédération européenne des emplois de la famille qui rassemble, outre la Fepem, des partenaires allemands, italiens ou encore polonais, adresse ainsi aux candidats têtes de listes aux élections européennes un "manifeste pour la reconnaissance des services et des emplois de la famille".    

Caroline Megglé

* Correspondant à la suppression au 1er janvier 2011 de l'allègement fiscal de 15 points pour les particuliers-employeurs qui déclaraient leur salarié au réel, puis à la suppression du régime au forfait au 1er janvier 2013.