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Dépendance - Après les RAM, voici venir les RAV

Le succès des relais assistantes maternelles (RAM) dans le secteur de la petite enfance - lancés en 1989 par la Caisse nationale d'allocations familiales - a manifestement inspiré les acteurs de la prise en charge de la dépendance. Dans un communiqué du 25 janvier, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et la direction générale de la cohésion sociale annoncent en effet leur soutien au déploiement des relais assistants de vie (RAV). Les assistants de vie sont l'un des nouveaux métiers qui se développent autour de la perte d'autonomie. Ils ont pour vocation d'apporter, au domicile de la personne, une aide dans les gestes de la vie courante. Plus précisément, l'assistant de vie "contribue au maintien à domicile d'une personne en situation de dépendance ou de semi-dépendance dans l'objectif de préserver son autonomie. Il apporte une aide aux personnes en perte d'autonomie dans la réalisation des actes essentiels de la vie quotidienne". Ces assistants peuvent être employés soit directement par un particulier, soit par une association, un centre communal d'action sociale, une entreprise de services ou par le secteur des assurances. Ce métier est désormais reconnu par le biais d'une formation spécifique de 840 heures, sanctionnée par un diplôme de niveau V et/ou un certificat de compétence professionnelle (CCP). Il est également possible d'obtenir le diplôme par le biais de la validation des acquis de l'expérience (VAE).

Sortir de l'isolement

Comme les assistantes maternelles il y a une vingtaine d'années, les assistants de vie se trouvent souvent, du fait de leur mode d'exercice, dans une situation d'isolement. Pour lutter contre cette situation, la CNSA et le ministère ont lancé, en 2007, la mise en place expérimentale de relais assistants de vie, afin de leur permettre de se rencontrer et d'échanger sur leurs expériences. Neuf RAV ont ainsi été mis en place dans sept départements : Ardèche, Drôme, Loir-et-Cher, Pyrénées-Atlantiques, Somme, Vienne et Yvelines. L'expérience s'étant révélée probante, la CNSA et le ministère ont décidé d'entrer dans une phase de déploiement du dispositif. L'objectif est d'implanter au moins vingt nouveaux RAV d'ici à la fin de 2012. Pour cela, la CNSA apportera un financement de 390.000 euros. La mise en place de ces nouveaux relais sera assurée par l'Ifef ou Institut Fepem de l'emploi familial (la Fepem étant la Fédération des particuliers-employeurs de France). Ce dernier prendra à sa charge une dépense de 449.000 euros, qui s'ajoutera au financement de la CNSA. Le ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, la CNSA et l'Ifef ont signé une convention en ce sens le 23 décembre 2010, couvrant la période 2010-2012. Celle-ci prévoit la mise en place d'un comité de pilotage, qui sera notamment chargé de superviser l'évaluation du dispositif. Si celle-ci se révèle positive, elle devrait préluder à une généralisation des relais assistants de vie. Dans son communiqué, la CNSA identifie dès à présent quatre "facteurs de réussite" pour le déploiement des RAV : le soutien des conseils généraux pour accélérer l'ouverture des sites, l'intensification de la communication en direction des assistants de vie lors de l'ouverture des relais (afin de pouvoir compter sur un nombre suffisant de participants, indispensable pour des échanges d'expériences constructifs), l'accompagnement des assistants de vie qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences (d'où la possibilité de proposer quelques heures de formation et d'orienter les professionnels vers d'autres organismes) et, enfin, l'encouragement à la création d'un réseau de professionnels. Sur ce dernier point, l'Ifef mettra en ligne un portail internet pour les assistants de vie ayant participé aux relais et qui souhaitent continuer à échanger entre eux.