Clermont Auvergne Métropole : quel impact RH pour les transferts de compétences ?
Dans un entretien accordé à l'AEF le 22 mai 2017, Marie Destrez, DGA en charge des ressources, et Patrice Rodier, DGA en charge de la modernisation et du développement métropolitain de la communauté urbaine de Clermont Auvergne Métropole, évoquent les aspects RH de la transformation de la communauté d'agglomération en communauté urbaine induits par la réforme territoriale. Clermont Auvergne Métropole se prépare désormais à devenir une métropole au 1er janvier 2018.
La communauté urbaine de Clermont Auvergne Métropole (Puy-de-Dôme) a intégré, au 1er janvier 2017, environ 1.000 nouveaux agents, à la suite des transferts liés aux nouvelles compétences, que sont la voirie, l’eau et l’assainissement, le tourisme et l’urbanisme. Ce changement de taille a entraîné une réorganisation. En effet, le passage de la communauté d’agglomération de Clermont Communauté en communauté urbaine a porté le nombre d’agents à environ 1.600 au 1er janvier 2017, soit plus du double par rapport à la communauté d’agglomération, explique Marie Destrez, DGA en charge des ressources, lors d’un entretien accordé à l’AEF le 22 mai 2017, auquel a également participé Patrice Rodier, DGA en charge de la modernisation et du développement métropolitain.
AEF - Quel est le profil de ce nouvel EPCI ?
Marie Destrez - Les deux tiers de ces agents sont en catégorie C. Environ 270 agents relèvent de catégorie B et 150 sont en catégorie A. Quant aux encadrants, il est difficile de les comptabiliser, mais dans les réunions des responsables de services, nous comptons environ 80 personnes. Les chefs d’équipe ne sont pas présents, donc ce chiffre ne représente pas la totalité de l’encadrement. […]
AEF - Comment se sont déroulés les transferts des agents issus des communes ?
Marie Destrez - Les transferts de compétences ont signifié un transfert de postes, intégralement, à la communauté urbaine. Les agents pouvaient choisir de garder le régime indemnitaire d’origine, ou d’intégrer le régime indemnitaire de la communauté urbaine. Au total, sur 1.100 agents concernés, 150 ont décidé de garder leur régime indemnitaire d’origine.
Les sujets liés à l’harmonisation, tels le temps de travail ou le régime indemnitaire, ont été renvoyés au second semestre 2017, après les élections professionnelles anticipées qui se tiendront le 22 juin prochain.
La majorité des agents transférés, soit 650, l’ont été au titre des compétences de voirie et d’espaces verts, tandis qu’une centaine a rejoint la communauté urbaine au titre de la compétence eau et assainissement. Ces agents transférés sont rattachés à la communauté urbaine, mais ils travaillent essentiellement sur les territoires, dans les sept pôles de proximité qui ont été créés dès septembre 2016, lorsque le processus de mutualisation a commencé. Ces structures gèrent un périmètre compris entre deux et cinq communes. Nous nous sommes appuyés sur les locaux vacants des communes pour les constituer.
AEF - Ce début d’année 2017 s’est caractérisé par une réorganisation des services : en quoi consiste-t-elle exactement ?
Marie Destrez - On ne passe pas de 600 à 1.600 agents sans réorganiser les services ! Nous avons regroupé les dix directions de la communauté d’agglomération, pour créer six DGA. Pour rappel, dans la nouvelle collectivité, ont convergé : des agents avec de nouvelles compétences, des agents en proximité,et une nouvelle organisation des fonctions support et ressources. L’enjeu était donc de recentrer le pilotage sur les fonctions support, tout en laissant se développer une proximité très forte. Les pôles de proximité servent cet objectif. [...]
AEF - Y a-t-il eu des fusions ou des regroupements dans ce cadre ?
Patrice Rodier - Effectivement, le service qui s’occupait auparavant d’insertion et celui qui était axé sur l’emploi ont conflué dans la même DGA. Nous avons voulu lier l’économie et le social. Dans ce cas, il a fallu que les agents apprennent à travailler ensemble, mais c’était un cas à la marge.
Marie Destrez - Plus globalement, dès septembre 2016, la mutualisation des ressources a obligé les agents et les structures à travailler ensemble, alors que les cultures de travail étaient différentes. La construction d’une culture commune nécessite du travail et de la concertation. Cela se déroule sans heurts à ce jour. [...]
AEF - Comment anticipez-vous le passage en métropole, au 1er janvier 2018 ?
Patrice Rodier - La métropole devrait intégrer la compétence voirie sur le territoire du département, ainsi que certaines compétences à caractère social. Cela représente une cinquantaine d’agents au total. Cela sera donc plus simple, par rapport aux transferts opérés cette année. Nous aborderons ces enjeux avec davantage de sérénité.