Commande publique - Clause d'insertion : après un test concluant, la région Aquitaine étend le dispositif à sept autres chantiers
La région Aquitaine a décidé d'utiliser la clause d'insertion qui permet aux acheteurs publics de demander aux entreprises consultées dans le cadre d'un appel d'offres de réserver une partie des heures générées par le marché concerné à une action d'insertion. Les entreprises peuvent alors recourir à une entreprise d'insertion par sous-traitance ou décider d'embaucher directement des salariés en parcours d'insertion. Certaines villes comme Strasbourg, Dunkerque, Mulhouse et Nantes se sont déjà lancées dans l'expérience. Mais jusque-là, peu de régions et de départements ont eu recours à cette clause. Pour la région Aquitaine, c'est donc chose faite. La région, qui avait adopté une première délibération générale sur les clauses sociales il y a deux ans, a inauguré ce principe avec un "marché-test", celui du chantier de restructuration du lycée Henri-Brulle de Libourne. Au final, 6.000 heures d'insertion ont ainsi été mises en oeuvre grâce à la coopération des organisations locales pour l'emploi, des structures d'insertion et des entreprises intervenant sur le chantier, le tout coordonné par le plan local pour l'insertion et l'emploi (Plie) du Libournais. "Vingt personnes sans qualification, principalement chômeurs de longue durée ou RMistes, ont été embauchées dans le cadre de ce chantier", explique Alain Rousset, président du conseil régional d'Aquitaine. Et d'ajouter : "Certains n'avaient même pas de logement au moment de leur embauche." Avec ce chantier, la région a atteint ses objectifs à 100% et le projet a donné des idées à d'autres territoires. "Le principe va s'étendre à d'autres opérations", confirme Alain Rousset. La région Aquitaine prévoit ainsi sept projets à Périgueux, Mont-de-Marsan, Pau, Villeneuve-sur-Lot, Bègles, Bergerac et Pessac. Au total, 90.000 heures d'insertion devraient être réalisées sur les années 2007, 2008 et 2009. Les entreprises et structures d'insertion du Libournais préparent quant à elles quatorze nouvelles mises en oeuvre de la clause d'insertion. "On va continuer chantier après chantier et généraliser le principe sur les chantiers suffisamment importants", assure Alain Rousset, pour qui "ce système permet de bien travailler avec les différentes structures locales d'insertion et de pousser le monde de l'entreprise à s'intéresser à l'insertion".
Emilie Zapalski