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Environnement - Centrales solaires au sol : la Fédération des parcs naturels régionaux réclame plus de protection

Le décret du 19 novembre 2009 concernant les procédures administratives applicables aux centrales solaires au sol suscite l'inquiétude de la Fédération des parcs naturels régionaux dont le bureau a adopté le 29 janvier 2010 une motion demandant une modification de l'article 4 du texte réglementaire. Cet article entend "supprimer des règles qui auraient pour seul objet ou pour seul effet d'interdire l'installation d'ouvrages de production d'électricité à partir de l'énergie solaire installés sur le sol d'une puissance crête inférieure ou égale à douze mégawatts, dans les parties des zones naturelles qui ne font pas l'objet d'une protection spécifique en raison de la qualité des sites, des milieux naturels et des paysages et qui ne présentent ni un intérêt écologique particulier ni un intérêt pour l'exploitation forestière".

Le bureau de la fédération, qui se dit "très favorable au développement des énergies renouvelables", souhaite que soit prise en compte dans ce texte "la nécessité de protéger les terres agricoles, les milieux naturels et la nature ordinaire, source de biodiversité" et affirme partager la position de Chantal Jouanno. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie avait déclaré le 2 octobre dernier, à l'occasion du congrès des parcs à Voiron,  être "fermement opposée à la construction de centrales solaires au sol sur des terres agricoles ou espaces naturels".

Pour Jean-Louis Joseph, président la Fédération des parcs, "la biodiversité dite "ordinaire" et les milieux agricoles ne doivent pas être considérés comme de la nature de seconde zone. Le sol est un bien précieux à une époque où les terres agricoles se font de plus en plus rares. Il s'agit de préserver les sols sources de productions agricoles et forestières ou de biodiversité remarquable ou ordinaire, ou d'aménités, notamment paysagères, demandées avec une exigence croissante par une population de plus en plus nombreuse. Il s'agit plutôt d'exploiter de façon systématique les lieux tels que les toits, les friches industrielles, les zones abandonnées...".

Le ministère du Développement durable vise la construction d'ici à 2011 d'au moins une centrale solaire par région, pour une puissance cumulée de 300 mégawatts (MW). Il a rappelé le 13 janvier dernier que le décret du 19 novembre 2009 avait pour finalité de "garantir une bonne insertion environnementale des centrales solaires, de prévenir les éventuels conflits d’usage et d’améliorer la concertation locale", ces installations devant faire l’objet d’une demande de permis de construire, d’une étude d’impact et d’une enquête publique.
 

Anne Lenormand