Eau - Captages prioritaires : une alliance offensive dans les Deux-Sèvres
Le syndicat des eaux du Sertad pour la Sèvre Niortaise amont et la Touche-Poupard et le syndicat des eaux du val de Thouet pour les sources de Seneuil et le pays du Thouarsais ainsi que la société publique locale des eaux du Cébron ont signé le 28 mai avec l'agence de l'eau Loire-Bretagne cinq contrats de territoire visant à lutter contre les pollutions diffuses. Les actions portent sur douze captages pour un volume annuel produit de seize millions de m3/an, dont six millions de m3 pour la seule retenue du Cébron. Cinq secteurs sont concernés pour une superficie d'environ 900 km2. Pour quatre d'entre eux, il s'agit du renouvellement d'un précédent contrat couvrant la période 2007-2013. Pour les barrages du Cébron et de la Touche-Poupard, le bilan antérieur montre une stabilisation des nitrates à des niveaux faibles (inférieurs à 20 mg/l). Les problèmes sont liés aux pesticides, aux matières organiques et au phosphore. Le contrat vise au maintien de l'élevage bovin et des systèmes herbagers. L'enjeu de la gestion foncière en place est de limiter les transferts de pollution vers les retenues par ruissellement des eaux pluviales.
Bilan : une stabilisation, pas de diminution
Les bassins de la Sèvre Niortaise amont (580 km2), des sources de Seneuil et du pays de Thouarsais (nouveau secteur de 53 km2), sont couverts par de grandes cultures céréalières. Le bilan montre une stabilisation autour des 50 mg/l. "On écrête les pointes, mais on ne parvient pas à inverser la tendance. L'enjeu principal est l'amélioration et le changement des pratiques agricoles pour réduire les pollutions par les pesticides et les nitrates", note Olivier Raynard, directeur de la délégation Poitou-Limousin de l'agence de l'eau Loire-Bretagne.
Nouveauté de ces seconds contrats : la mise en place de conseil collectif et individuel pour l'accompagnement vers ces changements. Les contrats visent l'incitation à la mise en place de systèmes à bas niveaux d'intrants et la conversion à l'agriculture biologique. "Notre objectif est de s'attaquer en priorité aux zones les plus dégradées. Le conseil individuel est indispensable, ainsi que le travail avec les coopératives, le négoce et les chambres d'agriculture", souligne le délégué régional.
De nouveaux captages à protéger
L'agence de l'eau Loire-Bretagne compte 128 aires d'alimentation de captage (AAC), prioritaires au sens du Grenelle, sur environ 5.600 captages sur l'ensemble du bassin. La superficie totale couverte par ces aires représente l'équivalent de deux départements. Fin 2013, 81 programmes d'actions sont engagés et 16 doivent démarrer en 2014. Enfin, sur 27 aires, les études sont en cours. Les dotations pour la réduction des pollutions agricoles pour le 10ème programme (2013-2018) sont d'environ 220 millions d'euros.
Au niveau national, la conférence environnementale de septembre 2013 a souhaité accélérer l'effort de reconquête des captages prioritaires d'eau potable en portant leur nombre de 500 à 1.000. En Loire-Bretagne, ce nombre va passer à 210.
Enfin, une mission interministérielle est en cours sur l'ensemble du territoire. Des préconisations sont attendues pour cet été.
Sylvie Luneau / Victoires-Editions