Capitale européenne de la culture : les villes françaises finalistes sont connues
Quatre villes françaises – Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen – ont été présélectionnées dans la cadre de la désignation de la Capitale européenne de la culture 2028. Elles disposent encore de quelques mois pour peaufiner leur dossier.
Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen continuent l'aventure et entretiennent l'espoir de se voir désigner Capitale européenne de la culture (CEC) 2028 pour la France – deux autres villes, une tchèque, l'autre issue d'un pays non membre de l'Union européenne, devant compléter le palmarès. Ces quatre villes ont été présélectionnées vendredi 3 mars à l’auditorium de l’Institut national du patrimoine à Paris.
Avant la date limite des candidatures, fixée au 2 janvier 2023, de nombreuses villes avaient émis le souhait de concourir (voir notre article du 11 mai 2021). Parmi les différentes démarches qui ont vu le jour à l'occasion, la plus originale est revenue à Banlieue capitale 2028, qui regroupait une quarantaine de villes de banlieue partout en France et proposait une "candidature-archipel" qui ne pouvait "se réduire à un territoire qui coïncide avec des découpages administratifs existants". Une proposition qui ne cadrait cependant pas avec le règlement, lequel dispose que "le titre est ouvert aux villes, lesquelles peuvent y associer leur zone environnante".
Ce sont finalement neuf villes candidates qui se sont partagé les suffrages d'un jury composé de dix experts nommés par l'Union européenne et deux nommés par le ministère de la Culture. Outre les quatre présélectionnées, Amiens, Bastia, Nice, Reims et Saint-Denis étaient également en lice. Toutes ont été auditionnées durant la semaine du 28 février au 3 mars.
Bénéfices attendus
Cet engouement s'explique par les bénéfices attendus de la désignation d'une ville en tant que CEC. Outre le titre octroyé et le prix d'une valeur de 1,5 million d'euros – ce qui est peu au regard, par exemple, des 91 millions d'euros de budget de Marseille-Provence 2013 –, ces bénéfices vont du renforcement du rayonnement international de la ville à la stimulation du tourisme culturel, en passant par la valorisation de l’image de la ville auprès de ses propres citoyens, le renforcement des capacités et de la visibilité de son secteur culturel et la sensibilisation et l'accès à la culture renforcés en faveur des habitants.
Pour atteindre ce graal, les villes candidates s'y sont parfois prises très en amont. La candidature de Clermont-Ferrand remonte ainsi à 2015. Elles ont également su rassembler autour de leur projet un vaste territoire. À Montpellier, outre la ville et la métropole, le conseil régional d'Occitanie et le conseil départemental de l'Hérault sont engagés, tout comme la ville de Sète, Sète Agglopôle Méditerranée et des partenaires représentant 142 communes du département. D'autres ont capitalisé sur des ambassadeurs d'envergure. C'est le cas de Rouen dont le parrain est le très médiatique spationaute Thomas Pesquet, natif du chef-lieu de la Seine-Maritime. Ville "à taille humaine", comme l'aime à la décrire son maire, Yann Galut, Bourges s'est appuyée sur un "projet participatif et collaboratif" pour élaborer un programme qui met largement en avant le développement durable.
Les quatre villes finalistes vont désormais compléter et réviser leurs dossiers sur la base du programme déjà présenté et suivant les recommandations figurant dans le rapport de présélection (qui sera prochainement disponible sur le site du ministère de la Culture). Cette ultime phase de sélection pourra, le cas échéant, entraîner la visite des villes candidates par les membres du jury. La ville française capitale européenne de la culture 2028 – qui succédera à Paris (1989), Avignon (1999), Lille (2004) et Marseille (2013) – sera désignée en décembre 2023.